Un juge fédéral américain a saisi les comptes de la Banque Centrale de la République d’Argentine à la demande de fonds d’investissements qui réclament à Buenos Aires le paiement des dettes dues depuis 2001, comme l’a indiqué le Ministre de l’Économie argentin, Amado Boudou.
Cette affaire pourrait déstabiliser le gouvernement en place, la président Cristina Fernández Kirchner parle d’une "phénoménale manoeuvre politique".
La justice américaine a saisi les fonds que la Banque Centrale de l’Argentine avait à New York, comme a annoncé ce mardi le Ministre de l’Économie argentin, Amado Boudou et il a indiqué que le blocage des comptes atteint 1,7 million de dollars et il pourrait monter à 15 millions.
"Actuellement l’embargo implique 1,7 million de dollars et en aucune circonstance il ne peut dépasser les 15 millions", a dit le ministre lors d’une conférence de presse, il précisé que la mesure, prise par Thomas Griesa, juge de la Cour de New York, s’effectue dans le cadre des poursuites entreprises par les "fonds vautours".
Le Ministre de l’Économie a rappelé qu’à d’autres occasions le même magistrat avait ordonné le blocage des fonds argentins qui ont été débloqués par la suite.
"Je veux minimiser ce qu’a fait Griesa aujourd’hui", a déclaré l’économiste après avoir expliqué que ce n’est pas la première fois que cette situation arrive.
L’embargo pèse sur des comptes de la Banque Centrale argentine (BCRA), aux moments où l’administration centrale et le titulaire de la société financière nationale, Martín Redrado, ont des démêlés à propos de l’usage des ressources du Trésor pour le paiement de la dette publique.
"Le juge Thomas Griesa est un serial-huissier"
Le ministre de l’Économie argentin a qualifié le juge new-yorkais comme un "serial-huissier", puisqu’il a tenté des actions à plusieurs occasions "en cherchant par tous les moyens possibles de prendre les fonds pour payer les créanciers connus comme les ’fonds vautours’".
Boudou, a accusé le juge fédéral de saisir durant les dernières années les moyens argentins des consulats, des ambassades, scientifiques et techniques.
Il a aussi mis en cause Martín Redrado, président du BCRA et Julio Cobos, vice-président du pays, parce que "ils ont eu une attitude totalement intransigeante sans se préoccuper de ce qu’il se passait en Argentine", a affirmé le ministre quand s’est référé aux "fonds vautours".
"Je demande au vice-président de jouer son rôle de vice-président. Vous n’êtes pas un législateur, vous êtes au Sénat pour porter la voix du gouvernement, non pour être le chef de facto de l’opposition", a-t-il indiqué.
Il a demandé à Martín Redrado de "permettre que les institutions continuent de fonctionner", en même temps qui a instamment prié les législateurs d’accompagner les actions du gouvernement qui servent à préserver le pays.
Le blocage des fonds argentins a été sollicité par les fonds Dart et Elliot, deux investisseurs institutionnels qui avaient repoussé à 2005 la refonte de la dette de l’Argentine due en 2001, quand avait éclaté la sévère crise économique sous le gouvernement de l’ex-président Antonio de la Rúa.
Elliott Management a acheté des bons de la dette argentine pour environ 2 milliards de dollars, et réclame cet argent depuis 2005.
Ces investisseurs ont opté pour la voie judiciaire afin de réclamer le paiement des millions qu’ils possèdent en bons pour cessation de paiements
Le ministre a rappelé "En 2005 le pays a commencé à résoudre ses problèmes avec les créanciers avec l’échange de la dette que Kirchner a mis en avant" et il a fait remarqué que cet échange a été accepté par "70%" des créanciers.
Boudou a aussi défendu l’usage des réserves pour construire le Fonds du Bicentenaire parce que "nous cherchons à garantir aux créanciers la solvabilité de nos dettes".
Cependant, le représentant du portefeuille économique a déclaré que le "Gouvernement va défendre tous les jours la valeur de la monnaie".
Fernández : une "phénoménale manoeuvre politique" est en marche
Après avoir annoncé l’embargo des fonds du BCRA par la justice américaine, la présidente, Cristina Fernández, a dénoncé une "phénoménale manoeuvre politique" et elle a signalé comme pilote de l’opération le vice-président Julio Cobos que la présidente a accusé "de vouloir être président avant 2011".
"Dans cette question du Fond du Bicentenaire il y a une manoeuvre politique dans laquelle se rejoignent beaucoup d’acteurs", a insisté Cristina Fernández, durant la signature à la Casa Rosada d’un accord pour construire une installation de traitement des eaux dans la localité de Campana proche de Buenos Aires.
Dans son discours, Fernández a insisté sur le qualificatif dont a usé Boudou : "serial-huissier". De la même manière, elle a qualifié Martín Redrado de "okupa", qui a été restitué par la justice après l’application d’un décret qui l’avait destitué.
"Comment s’explique un ex-président de la banque Centrale devenue en chance d’okupa du BCRA ?", Cristina s’est plainte.
"De quoi a besoin un okupa ? Il a besoin d’une chance d’une "juge delivery", qui répond à toutes les demandes de l’opposition. (Ce qui est arrivé) vendredi quand à deux heures le jugement a entraîné le remplacement d’un fonctionnaire" a ajouté la président, en faisant allusion à la juge Marie José Sarmiento qui a restitué Redrado et lui a ainsi donné une protection.
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Source : TeleSur Justicia estadounidense embarga parte de las reservas del Banco Central de Argentina
Traduction : Primitivi