Argentine : une année 2010 en état d’alerte ?

Après le putsch estival hondurien, conforté par les élections de novembre dernier - rejetées officiellement, mais mollement, par la majorité des pays du globe -, la droite sud américaine la plus dure revient à la charge sur le continent.

Au Chili Piñera surnommé le "Berlusconi chilien", candidat pinochetiste semble prendre les devants, aidé en cela par les médias, qu’il contrôle en partie, et le manque de charisme d’Eduardo Frei, candidat centre-gauche.

En Argentine, aussi réactionnaire que durant les années 70/80 et encouragée par l’actuelle politique des États-Unis du démocrate Obama, la droite est tentée d’adopter la recette hondurienne du coup d’état : la destitution.

Décidément pour l’Amérique Latine, les États-Unis d’Obama sont peut-être pire que ceux de Nixon ou de Reagan.

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Après le putsch estival hondurien, conforté par les élections de novembre dernier - rejetées officiellement, mais mollement, par la majorité des pays du globe -, la droite sud américaine la plus dure revient à la charge sur le continent.

Au Chili Piñera surnommé le "Berlusconi chilien", candidat pinochetiste semble prendre les devants, aidé en cela par les médias, qu’il contrôle en partie, et le manque de charisme d’Eduardo Frei, candidat centre-gauche.

En Argentine, aussi réactionnaire que durant les années 70/80 et encouragée par l’actuelle politique des États-Unis du démocrate Obama, la droite est tentée d’adopter la recette hondurienne du coup d’état : la destitution.

Décidément pour l’Amérique Latine, les États-Unis d’Obama sont peut-être pire que ceux de Nixon ou de Reagan.


Un 2010 argentin en état d’alerte ? : Une offensive destituente (neo-putschiste ?) d’été
par Victor Ego Ducrot / APM

La droite politique et économique concentrée, encouragée par le gouvernement d’Obama, vise à créer un scénario de crise avec l’illusion de forcer une sortie anticipée de la présidente Fernández. Une absurdité oui, mais mieux prévenir que guérir.

Agrandir Réduire Rétablir À partir de la tentative déstabilisatrice téméraire que tenta la direction patronale de l’agrobusinesss au début 2008, la droite politique et économique insiste dans des pratiques destituentes contre le gouvernement de Cristina Fernández. En juin 2009 les forces dispersées de la restauration de droite ont obtenu un très bon résultat dans les élections parlementaires intermédiaires. Ils ont cru alors qu’ils étaient sur la voie de la victoire, mais la réalité a indiqué autre chose ; avec des initiatives profondes comme la nouvelle loi sur les médias audiovisuels, les allocations sociales pour l’enfance et les mesures qui ont minimisé la gravité des conséquences de la soi-disant crise globale, l’Exécutif de Kristina Fernández a gagné l’initiative et la droite est restée bouche bée, à penser comment revenir aux affaires.

Inspirés par le coup d’essai que leurs paires d’Amérique centrale et le gouvernement des États-Unis ont lancé sur le Honduras – un vrai neo coup d’État - le bloc réactionnaire argentin s’est lancé à la contre-attaque, cette fois avec l’aval explicite de la Maison Blanche, selon l’adage et les faits joués il y a quelques jours, juste à la fin de cette année par le sous-secrétaire pour l’Amérique Latine du Département d’État, d’Arturo Valenzuela.

Le haut fonctionnaire américain est devenu le porte-parole des intérêts des restaurateurs néolibéraux des entreprises les plus concentrées et validé par des rencontres certains des principaux chefs de l’aile droit politique argentine, comme le vice-président Julio Cleto Cobos, gouverneur de la ville de Buenos Aires, Mauricio Macri (aussi entrepreneur) et le député Francisco de Narváez. Curieux qu’il n’y ai pas là Elisa Carrió, chevalière des invocations déstituantes et alartmistes. Est-ce parce que les opérations du gouvernement les États-Unis l’ont trop exposée durant les dernières années, ou qu’elle ne les intéresse déjà plus ?

Ces épisodes ont eu lieu presque en même temps qu’une série de faits plus que symptomatiques : le lancement d’une vague de crimes et de violence organisée par des éléments des forces de sécurité, une offensive de la Cour Suprême de Justice contre l’Exécutif, la protection corporatiste des groupes privés médiatique par des campagnes d’interprétations tendancieuses et de mensonges, jusqu’à l’interférence, par des insultes et des appels à l’assassinat, du système de communications de l’hélicoptère officiel que la présidente utilise.

Le 18 décembre, dans le quotidien Página 12 de Buenos Aires, l’ex vice-chancelier Roberto García Moritán écrivait : “ce qui est arrivé au Honduras est une catastrophe que les élections récentes ne pourront pas gommer si facilement et affecte toutes les latitudes. Bien qu’on insiste sur le fait que ce n’est pas un précédent et que les démocraties sont née d’élections qui ont eu lieu avec des dictatures, le fait est très dangereux dans une région où la gouvernabilité est toujours en échec. Plusieurs capitales se sont trompées d’avoir jugé si légèrement la défense des valeurs et des principes démocratiques, en particulier quand on a travaillé tant pour que la démocratie soit un principe stable et durable. Le pragmatisme est un concept qui dans certaines occasions génère des événements inespérés et réveillent des fantômes endormis”.

L’histoire du XXe siècle latino-américain est également l’histoire des alliances des éléments locaux les plus réactionnaires avec les stratégies putschistes conduites par les États-Unis qui ont coûtés tant de vies. il existe une vraie bibliothèque existe des enquêtes, des documents officiels déclassés et des témoignages de natures les plus diverses qui attestent cela.

Toutefois pour beaucoup des acteurs de la scène locale il est difficile d’apprendre la leçon. C’est pour ceux-là qu’avancent par là les personnages et les forces qui se disent progressistes, national, populaires et de gauche, il ont divers pelages bien sûr – quelques récents alliés de l’officialisme - qui assument la position objective de la droite la plus réactionnaire, et au-delà de ses discours pompeux, font son jeu ou se mettent du côté des néo-putschistes. C’est ce qu’ils ne comprennent pas, qu’il ne veulent pas comprendre, ou ce sont simplement des farceurs et des opportunistes ; ou pis encore, cachent-ils des romances pas très saines voire même pécuniaires avec “L’ambassade” et/ou avec les corporations les plus concentrées ?

Pour la rigueur de la vérité - au moins de la "vérité" qu’assume notre ligne de l’édition - ces malabars "progressistes" ne représentent aucune nouveauté. Ce qui est nouveau, propre au scénario actuel, c’est la capacité de feu qu’ont obtenu les entreprises médiatiques privées, comme les machines de guerre symbolique qu’elles sont devenues, prêtes à discipliner des importants contingents sociaux [NDT : la population, comme en Europe] suivant leurs intérêts (qui coïncident avec ceux du bloc réactionnaire, puisque ces entreprise en font partie).

Les bibliothèques citées au paragraphe précédent rendent compte également de l’autre expérience historique : l’organisation et la mobilisation des secteurs démocratiques et populaires peut non seulement agir contre les opérations médiatiques mais contre les représentants de la barbarie destituente et néo-putschistes en général.

C’est pourquoi le premier titre de cette note, une de plus qui compose cette dernière édition 2009 d’APM (nous ne nous retrouverons pas en février prochain) : Un 2010 argentin en état d’alerte ?

Oui, c’est mieux qu’ol en soit ainsi, pour défendre la Constitution et le gouvernement légitime des argentins. Ce sera le meilleur hommage que nous nous pouvons faire dans l’année du Bicentenaire.

Par Victor Ego Ducrot/APM pour Kaos En La Red
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Source : Kaos El La Red ¿Un 2010 argentino en estado de alerta ? : Ofensiva destituyente (¿neo golpista ?) de verano
Traduction : Primitivi