Malgré cela, la détermination des victimes membres de l’UACDDDD est restée entière et le rassemblement à la Bourse du Travail de Bamako a regroupé plusieurs milliers de personnes.
Présentation
Depuis dix ans, les démunis expropriés du Mali s’organisent pour lutter contre cette injustice sociale. Plusieurs associations des victimes ont vu le jour, et se sont réunies en une fédération dénommée l’Union des Associations et Coordinations d’Association pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis (UCADDDD)
http://uacdddd.org/spip.php?article84
Déclaration de l’UACDDDD pour la Justice et les Droits fonciers
Les populations maliennes, qu’elles soient en zone urbaine, péri-urbaine, rurale, ou dans la zone office du Niger, ont été dépossédées de leur terre, de leur maison, sans aucune information et sensibilisation au préalable, au profit de certains nantis et des soit disant investisseurs. Ces actes odieux se manifestent le plus souvent grâce à la corruption et à l’abus de pouvoir, en toute impunité, tout en bafouant les lois, les droits coutumiers, les droits humains. Ce qui se traduit par une gouvernance foncière injuste et illégitime.
Plusieurs milliers de personnes sont victimes de ce fléau qui continue sans cesse de s’aggraver. L’accaparement estimé à plus d’un million d’hectares au Mali, attire chaque jour un peu plus l’attention de tous les citoyen-ne-s au cours de ces dernières années. Certains ont perdu la vie, d’autres vivent encore avec des séquelles, des cas d’emprisonnements arbitraires et de harcèlements massifs ont été enregistrés. A titre d’illustration récente, les cas de Kalanbabougou, de Niegnely, sous-préfecture de Banguineda avec des arrestations et détentions dans des conditions extrêmement inhumaines. Sans compter tous les autres dégats : exode rural, accentuation de la misère, privation de soins et scolarité … qui brisent tout espoir de développement individuel et collectif tout en mettant à mal leur dignité d’être humain et leur identité de citoyen-ne du Mali.
Le Gouvernement s’est engagé à la résolution de ces problèmes en tenant compte du droit foncier coutumier des communautés et de l’espace vital des villages.
Constatant que :
• L’engagement du gouvernement de faire respecter les Droits, pour résoudre les problèmes fonciers en mettant en place, suite à une marche des victimes organisé à l’époque par l’UACDDD, une commission ad hoc (décision n° 2012- 042/PM-RM du 14 mars 2012) et une commission interministérielle ad hoc (décision n° 0154/MATCL-SG du 16 mars 2012) donne peu de satisfaction. L’UACDDDD et la CMAT ont déjà tiré la sonnette d’alarme lors de l’organisation du Village des sans Terre à la Bourse du travail les 31 mars, 1 et 2 avril 2014 en présentant des doléances prioritaires. Les 10 points prioritaires sont déjà traités par les commissions mais l’exécution ne suit pas. Rien n’est résolu aujourd’hui malgré une certaine bonne volonté affichée mais freinée par une fronde de nombreux grands spéculateurs nantis usant de tous les moyens pour saboter les pistes de résolution des conflits.
• La nouvelle loi foncière a été validée par un atelier multi acteurs et national les 10 et 11 juillet 2014. Elle apportera de nombreuses réponses aux conflits en remettant au cœur des enjeux fonciers les Droits et l’intérêt général. Elle doit être rapidement votée, à la première session de la rentrée parlementaire en Octobre 2014 afin d’avancer positivement sur ce sujet ; elle devra aussi être mise en œuvre très rapidement. Cette loi devrait permettre au plus de 75% de malien-nes détenteurs de droits fonciers coutumiers non sécurisés, de pouvoir enfin appliquer les droits coutumiers reconnus par l’article 43 du code domanial et foncier. Cette loi doit permettre d’abroger la loi Amidou Diabaté qui ne fait qu’entériner les fraudes des spéculateurs.
C’est pourquoi, suite au rassemblement qui a regroupé plusieurs milliers de personnes, nous vous remettons au nom des victimes en particulier et du peuple malien en général, cette déclaration pour une justice foncière. Cet acte veut montrer que nous sommes derrière tout gouvernement qui œuvrera pour l’intérêt général, la justice et l’équité pour un Mali prospère et serein avec une bonne gouvernance foncière. D’ailleurs nous approuvons certains actes déjà posés comme à Sikasso, Baguineda "