Les présidents Rafael Correa et Hugo Chávez félicitent le pays pour cette décision et annoncent leur soutien. Pour l’opposition, c’est se tromper de direction. Le vice-président bolivien a quant à lui déclaré que le chemin vers le socialisme nécessite cinq ingrédients.
Vendredi 22 janvier, pour la deuxième fois consécutive, Evo Morales, a été investit au pose de Président de Bolivie, et a annoncé qu’un État socialiste communautaire va se consolider sur les cendres de l’État colonial, dont il considère qu’il a été définitivement enterré avec sa victoires électorale du 6 décembre dernier.
"L’État colonial est mort, et l’État plurinational est né" a annoncé le chef de l’État, durant un discours-bilan prononcé devant l’Assemblée Législative Plurinationale après avoir remporté un nouveau mandat présidentiel pour les cinq prochaines années.
Il a annoncé que la voie de la nouvelle Bolivie qu’il prétend construire est le socialisme et a critiqué le fait que quelques institutions militaires dans le pays continuent à enseigner que le principal ennemi est le socialisme.
"Dans certaines institutions militaires, on continue à enseigner aux nouveaux officiers des Forces Armées que l’ennemi est le socialisme. Il faut changer cela, le véritable ennemi est le capitalisme, pas le socialisme, et nous devons avoir de nouveaux officiers avec une orientation idéologique."
Auparavant, Álvaro García Linera, mathématicienn sociologue et vice-président bolivien, également reconduit dans ses fonctions jusqu’en 2015, avait pris la parole et annoncé que "notre horizon pour l’État est un horizon socialiste".
Il a rappelé l’histoire du processus politique qui a culminé avec la naissance de l’État Plurinational et a suggéré de ne pas craindre le chemin vers un socialisme communautaire.
"Le socialisme c’est le bien-être, c’est partager la richesse, c’est ce que faisaient nos ancêtres, à une plus grande échelle, avec la technologie et la modernité productive."
Cependant, il a déclaré qu’accéder à ce modèle de socialisme "ne sera pas facile, peut-être que cela prendra des décennies, peut-être des siècles, mais il est clair que les mouvements sociaux ne peuvent pas être au pouvoir sans établir un horizon socialiste et communautaire".
Il a ensuite expliqué que l’horizon socialiste nécessite "cinq conditions indispensables" : l’unité des peuples, la mobilisation démocratique pour affronter les adversités, défaire les adversités internes (factionalisme, corruption et ambition), faire rayonner son pouvoir économique et culturel, sa solidarité et son appui.
"Il n’y a pas de révolution qui triomphe sans solidarité, et sans appuyer et recevoir l’appui d’autres nations. L’empire est un démon global, planétaire. La seule manière de défaire l’empire est de mettre en place une autre mondialisation, sinon l’empire s’impose. Le temps est venu pour la mondialisation, mais une mondialisation des peuples, du pouvoir des peuples."
Puis, dans la nuit, et dans la même ligne du discours socialiste et d’unité, les présidents d’Équateur, Rafael Correa, et du Venezuela, Hugo Chávez, ont félicité Morales pour le cap qu’a pris son gouvernement et ont annoncé leur solidarité avec ce processus.
"Ces révolutions n’appartiennent à personne. Pas un seul pas en arrière, Bolivie chérie. Nous devons donner un coup de main pour construire cette grande patrie" a souligné Correa, au cours d’un discours prononcé dans le stade Hernando Siles devant environ 50 000 personnes qui s’étaient réunies pour fêter le second mandat de Morales.
Chávez a fait de même suivant la même scène "Nous suivons le bon chemin, tout comme la Bolivie suit maintenant le bon chemin, tout comme l’Équateur suit le bon chemin, tout comme Cuba, depuis un moment, suit le bon chemin : le chemin du socialisme".
Il a ensuite lancé un appel à en terminer avec le capitalisme, sur le même mode que Morales au parlement : "nous devons finir de démolir l’État bourgeois, l’État bourgeois doit s’éteindre et doit naître le nouvel État prolétaire, social, socialiste, c’est seulement comme ça que nous atteindront les grands objectifs que nous nous sommes fixés".
Pour l’opposition, le chemin du socialisme est anachronique. "Dans le monde entier le socialisme est en recul", a par exemple signalé l’ex vice-président Víctor Hugo Cárdenas.
Pour compléter cette information, nous vous invitons également à lire le très bon article d’Oscar Fortin : Evo Morales : un peuple au pouvoir
Source : La Razón Evo inicia segundo mandato y anuncia un estado socialista
Traduction : Sylvain