Bolivie : le gouvernement dénonce une tentative de putsch

Suite à un mouvement de grève d’une partie de la police, l’arrivée prochaine sur La Paz d’une marche indigène des "ponchos rouges" et l’interceptions de communications radio, le gouvernement de Morales s’inquiète d’une tentative de putsch.

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Suite à un mouvement de grève d’une partie de la police, l’arrivée prochaine sur La Paz d’une marche indigène des "ponchos rouges" et l’interceptions de communications radio, le gouvernement de Morales s’inquiète d’une tentative de putsch.

Le Gouvernement, face à la négation de l’accord passé avec les fonctionnaires de police part le secteur des policiers de base et l’arrivée à La Paz de la marche de la Cidob, confirme l’application d’une stratégie subversive dénommée Plan Tipnis, qui cherche à déstabiliser et à créer des conditions d’un coup d’État en Bolivie.

Citant des rapports des services secrets et la presse, le Gouvernement, au travers d’un bulletin du Ministère de Communication, indique que le plan a démarré le 21 juin avec la mutinerie de l’Association Nationale des Sous-officiers, des Sergents, des Classes et des Agents de Police (Anssclapol) portant sur des demandes salariales, qui n’a pas été désamorcée par l’accord en neuf points signé dimanche à l’aube.

“La stratégie établie était de bloquer et de boycotter la solution apportée au conflit policier avec une position intransigeante exigeant un salaire de base de 3.000 Bs, pour ensuite appeler les maîtres, les travailleurs adhérents à la COB et les activistes qui marchent dans La Paz avec l’appui de la municipalité et des conseillers municipaux”, signale-t-il, cela fait partie de la plainte gouvernementale.

Durant une conférence de presse, le vice-président Álvaro García Linera a confirmé que le Plan Tipnis a deux phases putschistes.

“Nous sommes dans la phase initiale du putsch, dans la deuxième étape des morts ils chercheront à faire des morts. Nous avons intercepté des communications redio qui lient (le conflit policier) avec le Plan Tipnis. Dans ces communications ils ne parlent pas de revendication, mais parlent de nombreuses fois de cocktails molotov, d’assassiner des militaires, de brûler des unités militaires, de nettoyer (tuer) le ministre (du Gouvernement) Carlos Romero et de faire un coup à Evo”, dit García.

Les idéologues du Plan Tipnis, qu’il a nommés “forces obscures”, profitent d’une demande légitime des policiers et les manipulent. Il a dénoncé, par exemple, que l’ex-candidat politique de l’Unidad Nacional, Samuel Doria Medina, est sorti armé de l’UTOP le jour de la mutinerie policière. Dimanche, le ministre de la Communication, Amanda Dávila, a confirmé la circulation de communiqués publics qui signalent la volonté d’attaquer avec des cocktails molotov ‘les plombs’ qui gardent le Palais du Gouvernement.

Le lien avec le Tipnis coïncide avec l’arrivée ce mercredi à La Paz de la marche de la Confédération Indigènes de l’Orient Bolivien (Cidob), dirigée par un leader suspendu Adolfo Chávez. Dimanche, depuis le centre minier Coro Coro, le président Evo Morales a accusé un groupe de policiers de tentative de déstabilisation cherchant à le renverser.

Le dirigeant de la Centrale Ouvrière Bolivienne (COB) Simeón Jaliri a délcaré que le Plan Tipnis était la "surprise" dont avait parlé Adolfo Chávez quelques jours avant lors de son arrivée à La Paz. “Ce dirigeant (Chávez), a eu plusieurs réunions avec l’ex-conseiller de Juan Del Granado, (Javier) Zárate et l’ex-candidat de l’UN Juan Carlos Soraide pour se coordonner”.

Les annalistes politiques Marcos Domich et Hugo Moldiz sont tombés d’accord pour dire qu’il s’agit d’une stratégie de la droite afin de mettre en place un coup d’État.

LES DONNÉES

• Selon la radio Fides, le parti d’opposition Unidad Nacional (UN), a au travers du député Jaime Navarro, confirmé la stratégie pour accéder au pouvoir, mais “par des votes et non par un coup d’état”.

• Le Gouvernement a dénoncé que durant la mutinerie d’une partie de la police, commencé jeudi, se sont incrustés des acteurs politiques, comme l’ex-officier supérieur de police David Vargas et l’ex-policier militant de l’Unidad Nacional Juan Carlos Soraide, entre autres.

Domich pointe la droite et l’empire

L’annaliste politique Marcos Domich considère que les préparatifs subversifs contre le Gouvernement et la démocratie bolivienne germent depuis un certain temps et que derrière ceux-ci on peut trouver l’empire au travers de ses soutiens au sein de la droite bolivienne, comme l’Unidad Nacional (UN) ou le Movimiento Sin Miedo (MSM).

“Le plan putschiste devait se lier à la marche de la Cidob contre la consultation par rapport au Tipnis”, a-t-il dit. Dans son analyse, l’objectif final de ces ardeurs politiques serait de prendre le Palais du Gouvernement et selon son opinion ce serait “grave”.

“Mais le peuple ne doit pas s’effrayer et sortir pour défendre le processus révolutionnaire qui a eu un coût élevé, le récupérer”. Et il ajoute “Il n’y a aucun doute que cela fait partie d’une offensive impérialiste de caractère global”.

Source : El Cambio "GOBIERNO denuncia Plan Tipnis para afectar estado de derecho"
Traduction : Primitivi