Coup d’état au Honduras

Le 24, l’ALBA accueille officiellement l’équateur de Rafael Correa. Ce qui porte à 9 le nombre de pays de cette "alliance bolivarienne", ouvertement hostile aux intérêts US. Le même soir, militaires, oligarques et haute église, tous bien rangés, et avec un scénario bien ficelé, font arrêter le président démocratiquement élu, le kidnappent et le font sortir du pays. Puis les chars sont installés dans la rue et cogner sur tout ce qui bouge. Un simulacre atroce de "transition légale", relayé par des médias appartenant tous aux participants du putsch. Un ambassadeur US qui quitte le pays le jour du coup en poussant des cris d’orfraie et en appelant au rétablissement du calme. Des méthodes bien rodées qui sentent bon "l’école des Amériques", et les manuels de "contre insurrection" de la CIA.

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Le 24, l’ALBA accueille officiellement l’équateur de Rafael Correa. Ce qui porte à 9 le nombre de pays de cette "alliance bolivarienne", ouvertement hostile aux intérêts US. Le même soir, militaires, oligarques et haute église, tous bien rangés, et avec un scénario bien ficelé, font arrêter le président démocratiquement élu, le kidnappent et le font sortir du pays. Puis les chars sont installés dans la rue et cogner sur tout ce qui bouge. Un simulacre atroce de "transition légale", relayé par des médias appartenant tous aux participants du putsch. Un ambassadeur US qui quitte le pays le jour du coup en poussant des cris d’orfraie et en appelant au rétablissement du calme. Des méthodes bien rodées qui sentent bon "l’école des Amériques", et les manuels de "contre insurrection" de la CIA.

Des news sur ce qui se passe :

Telesur dénonce les mensonges publié dans "Le Monde" entre autres, qui écrit que le président Zelaya a demandé l’asile au Costa Rica, et fait de la vraie info en publiant un entretien avec le président écarté :
http://www.telesurtv.net/solotexto/index.php
En pièce joint l’article de Thierry Deronne sur les mensonges du Monde

le peuple refuse le coup. Indymedia chiapas qui héberge un CMI Honduras publie articles (en espagnol) et Vidéos de manifs :
http://chiapas.indymedia.org/article_165237

Un communiqué de soutien "du sud", a relayer est en document téléchargeable en bas de la page.

Vous pouvez réagir aussi (c’est important et utile !!) en envoyant protestations aux ambassades :
Paris, Ambassade (Fonctions consulaires assurées par l’Ambassade)
8, rue Crevaux
75116 Paris
Tél : 01.47.55.86.45
Fax : 01.47.55.86.48/91.48
Courriel : ambassade.honduras@noos.fr

Inondez mails et fax du parlement hondurien : robertomicheletti@congreso.gob.hn
Congreso Nacional de Honduras
Devant le Parlement, encerclé par les chars : "ceci est la maison du peuple, nous ne voulons pas de vous, militaires putchistes"

Nous reproduisons ici un communiqué ARLAC - INTAL - ICS publié (entre autre) sur le site de Michel Collon

Les événements

Le jeudi 24 juin 2009, l’alliance des pays progressistes latinos-américains, l’ALBA (Alternative bolivarienne pour les Amériques), s’est réunie à l’occasion de l’entrée officielle de l’Équateur de Rafael Correa, portant à 9 le nombre de membres de l’alliance.

Le même soir, le chef de l’armée de terre du Honduras, pays-membre de l’ALBA, défie le gouvernement de son pays et son président, Manuel Zelaya en le menaçant d’un putsch militaire, soutenu par l’ensemble des forces de droite, les dirigeants de l’église catholique, ceux des églises évangéliques, l’oligarchie locale, les médias privés et le patronat ainsi que les chefs des autres corps d’armée.

Entre temps l’ambassadeur américain a quitté le pays, sous prétexte de guerre civile (non commencée, en fait), tentant de provoquer la panique auprès des autres représentants internationaux à faire de même.

Il était prévu d’organiser une consultation populaire ce dimanche 28 portant sur une modification de la Constitution qui entrainerait le Honduras sur la voie progressiste suivie par de plus en plus de pays d’Amérique latine.

Aujourd’hui, la situation est confuse mais selon des informations concordantes, l’armée est dans la rue, le processus démocratique interrompu et le président Zelaya au Costa Rica...

Analyse
République bananière soumise pendant des décennies aux diktats de la United Fruit Company, le Honduras a été dans les années 80 utilisé comme base arrière étasunienne pour soutenir la contre-révolution au Nicaragua et entretenir des guerres sales en Amérique centrale qui ont ravagé la région, notamment au Salvador.

Lorsqu’en août 2008, contre toute attente le président Manuel Zelaya, à peine élu, décide d’incorporer le Honduras à l’ALBA, il s’oppose frontalement aux visées hégémoniques étasuniennes sur le sous-continent américain et aux forces rétrogrades dans son propre pays. En effet, l’ALBA est un projet d’intégration continentale de libération qui favorise l’unité des peuples en plaçant la lutte contre la pauvreté et les injustices sociales au centre des préoccupations.

Le Honduras s’apprêtait ainsi à construire un projet politique alternatif tournant le dos au néolibéralisme, et mettant en place des réformes démocratiques structurelles, d’où le projet de changement constitutionnel qui devait être soumis ce dimanche 28 juin à la population.

L’attaque du pays le plus faible et le plus fragilisé de l’ALBA, le jour même de l’intégration de l’Équateur dans l’alliance (ce qui fait basculer le rapport de force en Amérique latine en défaveur des intérêts étasuniens) ne peut être un hasard.

Le putsch n’aurait pu se passer sans l’aide des services spéciaux des USA. L’armée hondurienne est liée au Commandement Sud de l’armée américaine dont les conseillers militaires jouent un rôle essentiel. Le principal aéroport militaire US de la région se trouve sur le sol hondurien, et ce en toute illégalité puisqu’aucun accord officiel n’a été signé entre les deux pays.

La tradition étasunienne du putsch militaire pour renverser un gouvernement qui s’oppose à leurs intérêts est bien connue des peuples latinos. Est-elle en train d’être réactivée ? En tout cas pour l’instant, le Président Barack Obama est bien timide !

Appel
Les gouvernements de l’ALBA ont fermement condamné le putsch militaire tandis que l’OEA (Organisations des États Américains) discute en ce moment, pour prendre une décision. L’Union Européenne a aussi condamné le putsch. Les États-Unis hésitent encore, seul son chargé pour la région Tom Shannon a pris formellement distance avec le coup d’Etat. Mais une condamnation ferme du Président Obama tarde...

Nous appelons à la mobilisation pour la défense de la démocratie au Honduras demain, lundi 29 juin, de 17 à 19h devant l’ambassade américaine à Bruxelles.

1/ Pour la défense de la démocratie au Honduras et contre le coup d’État !

2/ Contre l’ingérence des États-Unis dans les affaires internes du Honduras !

3/ Pour la défense et le soutien de l’ALBA !

"Le Monde" et la démocratie au Honduras par Thierry Deronne
Com soutien honduras

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