Empoisonnement d’état en Guadeloupe : on continue !!

Malgré l’interdiction de l’épandage aérien en France et en Europe, les citoyens de seconde zone des DOM auront leur "dérogation", accordée par le préfet de région, et pourront continuer a se faire sulfater par les gros planteurs de bananes ! 4 ans après le scandale de la chlordécone, dont l’usage interdit en métropole a de fait continué jusqu’en 2005 ou 2007, et dont les victimes ne sont toujours pas indemnisées. Une occasion de revenir sur la situation quotidienne en Guadeloupe, et sur le travail mené par le LKP, qui 3 ans après les "44 jours" se bat pour la justice et l’égalité, et affronte une véritable "vendetta" de la part de l’état.

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Malgré l’interdiction de l’épandage aérien en France et en Europe, les citoyens de seconde zone des DOM auront leur "dérogation", accordée par le préfet de région, et pourront continuer a se faire sulfater par les gros planteurs de bananes ! 4 ans après le scandale de la chlordécone, dont l’usage interdit en métropole a de fait continué jusqu’en 2005 ou 2007, et dont les victimes ne sont toujours pas indemnisées. Une occasion de revenir sur la situation quotidienne en Guadeloupe, et sur le travail mené par le LKP, qui 3 ans après les "44 jours" se bat pour la justice et l’égalité, et affronte une véritable "vendetta" de la part de l’état.

Nous diffusons ci-dessous un communiqué du LKP (lyannaj Kont Pwofitasyon : "alliance contre les profiteurs"), qu’on peut trouver par exemple sur le site de l’Union général des Travailleurs de la Guadeloupe :
- http://ugtg.org/article_1685.html.

ou le LKP dénonce l’autorisation accordée aux planteurs de bananes de procéder à l’épandage aérien d’un pesticide destiné à lutter contre un champignon, mais dont on redoute les effets sur la santé et sur l’environnement.

- Cette dérogation intervient 4 ans après le scandale de la Chlodécone, autre pesticide hautement toxique. Son utilisation a pollué l’ensemble de l’écosystème antillais et se retrouve à des concentrations supérieures à 100 fois la norme, notamment dans les eaux et les sols. Traité localement depuis 2001, ce scandale est resté sans écho en France métropolitaine jusqu’à la création de la commission qui a abouti au rapport parlementaire de 2005 suite à l’action du député de la Martinique, Philippe Edmond-Mariette à l’Assemblée nationale française.
Selon le BRGM du fait des 1 250 tonnes de chlordécone épandues avant que l’usage ne soit définitivement interdit (1993) la pollution ne devrait disparaître que dans 7 000 ans.
On peut trouver énormément d’info sur le scandale de la chlordécone dans le dossier spécial que lui a consacré Montray-créole :
- http://www.montraykreyol.org/spip.php?rubrique63
et sur wikipedia
- (http://fr.wikipedia.org/wiki/Chlord%C3%A9cone)

- le LKP, on s’en souvient est un collectif guadeloupéen qui regroupe une cinquantaine d’organisations syndicales, associatives, politiques et culturelles de la Guadeloupe. Ce collectif est à l’origine de la grève générale de 2009 qui a touché l’île entre le 20 janvier et le 4 mars, les "44 jours".
Tout le récit du mouvement est disponible sur le blog de Frederic Gircour chien créole
http://chien-creole2.blogspot.com/ (qui a pris la suite de chien-creole.blogspot.com).
Depuis ces évènements qui avaient débouché sur la signature d’un accord inter - professionnel sur l’augmentation des bas salaires, le LKP dénonce régulièrement la répression contre ses membres et les reniements des autorités locales et métropolitaines quant a la mise en application de ces accords.
Ainsi on peut lire, dans un communiqué paru sur antilla-blog, qui appelait à la manif du 24 novembre contre la répression :
http://www.antilla-blog.com/2011/11/16/jedi-24-novanm-2011-en-guadeloupe-lugtg-protestera-contre-la-repression-qui-frappe-ses-militants/
- " l’Etat français mène une véritable vendetta contre les Travailleurs et le peuple de Guadeloupe. Les convocations devant la gendarmerie, devant la police, devant les tribunaux pleuvent. Les militants UGTG sont particulièrement visés par ces procédures."

Communiqué LKP :

A propos de la dérogation sur l’épandage aérien en Guadeloupe

« Le Ministre de l’Agriculture, Bruno LEMAIRE, a annoncé Mardi 13 avoir donné son autorisation pour des traitements par épandage aérien dans les DOM afin de lutter contre un champignon qui menace la récolte de bananes », selon une dépêche AFP du même jour. Une fois de plus, c’est avec le plus grand mépris pour les Travailleurs et les Peuples de Guadeloupe et Martinique, que l’Etat Français accorde une nouvelle dérogation aux lobbies des gros planteurs de bananes. Bruno LEMAIRE les autorise donc à déverser des tonnes de produits chimiques nocifs à la santé humaine par voie aérienne et cela dans le but de préserver leurs profits financiers.

Ainsi, malgré l’interdiction de l’épandage aérien en France et en Europe, l’Etat Français a choisi de distribuer des dérogations aux pwofitan davwa nou pa moun. Et pour se décharger de toute responsabilité, l’Etat organise une enquête publique « discrète voire secrète » pou pon moun pa vini di yo pa dakò en mettant un dossier à la disposition du public en préfecture. Dans la pratique, c’est un véritable parcours du combattant pour consulter ce fameux document. Men pli bèl la ka vini. Cette consultation n’est qu’un leurre pour nous donner l’illusion de participer à un quelconque débat démocratique. En vérité, nou adan on bal makak. La consultation en Guadeloupe se termine le 23 décembre et pourtant le ministre de l’agriculture de la France a d’ores et déjà annoncé la décision d’autoriser l’épandage aérien. Nou pa moun ! 

Ces pratiques dérogatoires nous rappellent étrangement l’empoisonnement à la chloredécone. En effet, pour préserver les intérêts financiers des pwofitan, l’Etat Français n’hésita pas à accorder pendant 20 ans, toutes les autorisations et dérogations nécessaires pour nous empoisonner.

Travailleurs, Peuple de Guadeloupe :

- Refusons de laisser ces mêmes assassins nous tuer encore une fois ; 
- Refusons l’empoisonnement des nos terres, de nos êtres, de nos vies et de celles des générations futures ;
Wi :
- Ce sont les mêmes que l’on retrouve dès qu’il s’agit de profits financiers au mépris de la santé humaine avec la pleine et entière bénédiction de l’Etat et des institutions locales ;
- Ce sont les mêmes qui nous ont empoisonné à la chloredécone ;
- Ce sont encore les mêmes que l’on retrouve dans le fameux dossier du téléphérique de la Soufrière.

SA YO VLÉ : SÉ ANPWAZONÉ NOU, ANPWAZONÉ VI A TIMOUN ANNOU É VOLÉ TÈ A PÉYI LA POU FÈ LAJAN. NON, Gwadloup sé tan nou, a pa ta yo. Nou péké lésé yo fè sa yo vlé an péyi annou.

LKP demande à tous les Guadeloupéens, à tous ceux qui aiment la Guadeloupe à s’opposer par tous moyens à la lapidation de notre patrimoine naturel et à l’empoisonnement de nos êtres ;

NON AU MEPRIS – NON A L’EPANDAGE AERIEN – NON AU TELEPHERIQUE

Pou LIYANNAJ KONT PWOFITASYON
Elie DOMOTA

Lapwent, 13 Désanm 2011Sur le scandale de la pollution à la chlordécone
http://www.montraykreyol.org/spip.php?rubrique63


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