Honduras : L’intervention militaire convient-elle à la droite ?

En chapeau ça sera simplement un remerciement à Ricardo Arturo Salgad pour cet article des plus pertinent quant au regard qu’il porte sur la situation de son pays. Merci également à Vos El Sobrano de l’avoir publié.

Nous avons, je pense, beaucoup à apprendre de l’Amérique Latine.

Primitivi.

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En chapeau ça sera simplement un remerciement à Ricardo Arturo Salgad pour cet article des plus pertinent quant au regard qu’il porte sur la situation de son pays. Merci également à Vos El Sobrano de l’avoir publié.

Nous avons, je pense, beaucoup à apprendre de l’Amérique Latine.

Primitivi.

Dernière mise à jour (30 sept 10h30) ici : Honduras : évolution de la situation, histoire de lobby et le plan B des entrepreneurs putschistes

Le cas hondurien a réveillé un grand intérêt entre les penseurs de gauche et de droite de tout le continent. Plusieurs le pensent, en utilisant tous les outils d’analyse qui leur permet leur connaissances. Un espace important a été ouvert pour la spéculation, principalement parce que les actions des différentes parties a été assez inespéré pour la majorité.

D’un côté, le président Zelaya a entrepris son retour au Honduras dans une opération qui a laissé bouche bée les putschistes et la majorité de ses adeptes (je m’inclus dans les surpris). Certes, les pays qui sont mentionnés comme participants à l’opération font tout leur possible pour nier leur connaissance de cette action.

D’un autre côté, le gouvernement conjuré n’arrête pas de surprendre par sa capacité logistique "inespérée" ; la mobilisation de toutes ses forces, l’implémentation de tactiques qui ont mené la présidente Kirchner à dire que ce qui est fait actuellement au Honduras surpasse les dictatures du cône sud des années 70 et 80.

Hier soir le régime de facto exigeait que tous les pays retirent leurs ambassadeurs du territoire hondurien, et de nommer de nouveaux ambassadeurs approuvés par l’Exécutif hondurien. Encore mieux il a donné un ultimatum de 10 jours au gouvernement brésilien pour définir le statut social de Zelaya dans l’ambassade, dans le cas contraire … : Est-ce qu’une action contre la délégation diplomatique du géant sud-américain convient à Micheletti ou à quelqu’un d’autre ici ? Ne serait ce pas, un acte qui donnerait l’aval pour une intervention militaire votée par la communauté internationale comme s’il s’agissait d’une oeuvre charitable ? N’est-il pas cela que plusieurs voient comme solution au problème hondurien ?

Avec la permission de la spéculation explorons un peu ce qui peut se succéder dans cette optique :

a) Le régime fasciste, contrairement à ce que l’on attendait après les résolutions de l’ONU, maintient et augmente sa pression sauvage contre les occupants de l’ambassade brésilienne dans Tegucigalpa (en fait cela c’est déjà passé de cette manière) ;

b) Le régime fasciste lance une campagne médiatique pour justifier son hostilité à beaucoup de gouvernements de la région (il l’a déjà fait, hier soir, il n’a pas curieusement mentionné dans sa liste les États-Unis, par contre le Mexique, l’Espagne, l’Argentine, le Vénézuela et le Brésil font partie de sa liste noire) ;

c) La communauté internationale reste stupéfiée et se maintient sans réagir face à la situation, et, surtout, sans prendre les mesures nécessaires indispensables pour noyer économiquement le régime des putschistes. Cette situation était réelle depuis le premier jour du coup d’état ; depuis qu’Arias est entré en scène [NDT : Óscar Arias le président du Costa Rica], les putschiste boycottent les résolutions de la communauté internationale.

d) Les putschistes décident d’entrer en force dans l’ambassade du Brésil, prennent les installations, créent une énorme confusion à l’intérieur, plusieurs leaders de la résistance y trouvent la mort, y compris même le président Zelaya. (Ils ont minutieusement préparé cela pendant ces derniers jours. Et voilà qu’ils font fi des réclamations internationales pour maintenir l’intégrité du président et l’inviolabilité de la légation diplomatique).

e) Ils assassinent simultanément une grande quantité de leaders historiques et émergents du processus révolutionnaire hondurien. Pour cela ils espèrent que la réaction de la communauté étrangère prendra au moins une semaine. Ce plan ne semble pas être une fiction ; hier soir la police et l’armée chassaient littéralement des leaders magistrats non asservis et de la résistance dans la ville de Danlí, dans El Paraíso, tandis qu’ils ont sorti les fiches de police d’une énorme quantité de personnes appartenant ou étant soupçonnées d’appartenir à la résistance dans tout le pays.

f) Les auteurs matériels du coup, s’échappent du pays pour aller vers un lieu sûr. La destination la plus probable est Panama, paradis fiscal, centre d’activités du trafic de stupéfiants, avec un gouvernement d’extrême-droite, sans une opposition capable, au moins pour l’instant de porter en avant une réaction importante et une pression contre les hôtes inconfortables (ici oui, c’est une complète spéculation)

g) Les forces internationales font irruption dans le pays, où après quelques escarmouches, dans lesquelles tombent quelques soldats de moindre rang, celles-ci sonnent la fin de la partie et oblige au dialogue auquel assistent savoureusement, au nom de la paix et de la démocratie, les candidats putschistes, les entreprises privées conjurées, les médias conjurés, l’auto proclamée société civile, les églises des putschistes, et au nom de Dieu et de la réconciliation du peuple hondurien ils réorganisent l’état sous le même schéma bipartite comme il y a un siècle.

Tandis que cela se passe, les nouvelles forces de l’ordre poursuivent le travail de répression sur le peuple, jusqu’à le pacifier. Si nous nous attardons à penser ce cours de l’action, il ne semble pas, après tout, saugrenu de penser que, à droite, plus que jamais cela convient de sortir de cette situation avec une intervention militaire étrangère. De cette façon ils pourront détruire, au moins selon leurs calculs, toute l’avance des mouvements progressistes et du peuple mobilisé dans la résistance contre le coup d’état.

Dans ses déclarations hier soir, le président Zelaya soulignait qu’aucune intervention n’était bienvenue ; que la solution devait se prendre dans un cadre de dialogue, demande à laquelle les putschistes ont réagi avec beaucoup plus de violence encore. Il est clair que le président Zelaya a compris que demander une intervention militaire équivaut à sauter dans le précipice dans lequel la droite veut que nous tombions. Mais : comment éviterons-nous ce piège ? Et bien, le Front National de Résistance sous la coordination des leaders ouvriers, champêtres, de la magistrature, et du président de la république, a convoqué une mobilisation générale, pour lancer “l’offensive finale”. Le front cherche ici à mettre la pression sur le régime putschiste à travers une démonstration de sa capacité organisatrice ; un mouvement de masses est en ce moment la meilleure stratégie à suivre à l’intérieur du pays.

Maintenant bien les pays d’Amérique Latine, spécialement, le Brésil, le Mexique, le Vénézuela, l’Argentine, et l’Espagne, devraient chercher des manières concrètes, physiques, pour défendre leurs installations diplomatiques au Honduras, afin d’éviter que les putschistes puisse mettre en place leur plan. Ces pays ont, avec l’exception du Vénézuela, les possibilités de mettre la pression sur le gouvernement yankee pour qu’il déploie des effectifs militaires pour défendre ces positions. Puisque les soldats des États-unis sont déjà dans la base le Soto Cano.

D’un autre côté, il faut entreprendre une campagne, sérieuse, ferme, constante pour presser le gouvernement du Panama de contrôler l’admission de capitaux Honduriens. Pendant les 3 derniers mois beaucoup de quantités d’argent hondurien ont été déplacées des banques aux États-Unis vers les banques panaméennes. De plus il faut le presser pour qu’il n’encourage pas les intentions du coup au Honduras. En même temps, il faut presser l’administration étrangère pour que d’un seul coup, demain même, elle gèle complètement l’accès des putschistes aux réserves monétaires honduriennes dans les banques étrangères (cette mesure doit s’appliquer à beaucoup de pays). Il faut aussi demander aux forces armées du Honduras qu’il révèle d’où est sorti tout l’arsenal qu’elles possèdent à présent. Il faut éliminer toutes les transactions monétaires vers le Honduras, y compris les envois d’argent par les familles habitant hors du pays.

Comme l’origine du coup se trouve au sein du patronat hondurien, ils faut bloquer tout de suite tous les traitements commerciaux préférentiels, de manière à ce que ceux-ci n’aient pas accès à leurs devises. Les étrangers ne sont pas étrangers à ces idées, ils ont déjà pratiqué un blocus criminel contre le peuple cubain durant cinquante ans parce que ce dernier voulait être libre ; que cette fois ils le fassent pour des raisons moralement correctes. En mettant la pression sur les entrepreneurs on arrive à ce qu’ils cherchent à précipiter un dénouement rapide, pour préserver leurs intérêts. Nous savons que tout cela est peu réaliste, et qu’enfin, l’empire c’est cela, l’empire, et qu’il ne va pas céder à toutes ces demandes. Mais obtenir quelques concessions de la part de celui-ci serait une victoire pour l’Amérique latine.

Une autre chose importante est l’organisation immédiate d’un mouvement effectif de solidarité avec le peuple du Honduras et sa résistance, sur tous les champs ; alimentaires, technologiques, informatiques, tactiques et stratégies d’auto-défense, et tout ce qui lui est nécessaire pour maintenir et pour faire grandir ce processus libérateur. Il n’est pas inutile de rappeler aux autres présidents de l’Amérique Latine, qu’ici nous luttons contre un gouvernement illégal et illégitime. Cela donne le soutien juridique et moral pour prendre mille et une formes de solidarité et pour miner, pour affaiblir le régime fasciste actuellement au pouvoir.

La permission que j’ai pris, pour spéculer sur les faits, met à jour la nécessité d’analyser avec promptitude cette articulation et de choisir le chemin le plus adéquate. Encore une fois : Il faut formuler les bonnes questions pour obtenir les meilleures réponses. La victoire est proche, nous ne pouvons pas nous donner le luxe de nous tromper !! Non à l’intervention étrangère complice du coup d’état !!! Oui à la solidarité des peuples !! Jusqu’à la victoire toujours

Ricardo Arturo Salgado

Source :Vos El Sobrano
¿Le conviene a la derecha la intervención militar en Honduras ?

Traduction : Primitivi


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