Honduras : interview de Manuel Zelaya

Enfermé dans l’ambassade du Brésil depuis septembre Zelaya a donné, mercredi, une interview à l’Agence Pulsar et à Democracy Now, TeleSur a également recueilli ses propos. Le président destitué accuse les État-Unis de promouvoir le modèle dictatorial qui sévit dans son pays et annonce qu’il ne cessera pas le combat pour rétablir la démocratie au Honduras. (interview complète incluse en mp3)

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Enfermé dans l’ambassade du Brésil depuis septembre Zelaya a donné, mercredi, une interview à l’Agence Pulsar et à Democracy Now, TeleSur a également recueilli ses propos. Le président destitué accuse les État-Unis de promouvoir le modèle dictatorial qui sévit dans son pays et annonce qu’il ne cessera pas le combat pour rétablir la démocratie au Honduras. (interview complète incluse en mp3)


Le président constitutionnel du Honduras, Manuel Zelaya, a parlé ce mercredi avec l’Agence Pulsar et l’agence Democracy Now. "La puissance américaine a changé ses préceptes de démocratie pour des coups d’État", a assuré Zelaya.
C’est de cette manière que le président destitué a catalogué la posture des État-Unis face aux élections au Honduras.

Il a assuré que la reconnaissance américaine du processus électoral est "faite pour tenter de fortifier monsieur (Roberto) Micheletti, c’est une violation de la charte démocratique de l’Organisation des États Américains (OEA)".

Dans un entretien exclusif avec l’Agence Pulsar et avec Democracy Now, le Président a assuré que "qui reconnaît ces élections accepte les coups d’État comme solution politique".

Zelaya a accusé les États-Unis de ne "pas seulement appuyer les élections" mais aussi d’appuyer le régime de facto. "Ils appuient la dictature, il appuient le régime putschiste", a-t-il ajouté. De plus, il a souligné que "si les élections se déroulent sous la répression, sans liberté, sans égalité, ni transparence, ce n’est pas une réponse aux problèmes du Honduras".

Zelaya a affirmé que des élections dans ce contexte "confirment l’existence d’un l’État illégal et renforcent la dictature militaire dont souffre le Honduras".
Il a également indiqué que son gouvernement contestera légalement les élections parce qu’elles sont mises en place avec un vice dès l’origine. "La dictature qui a violé la loi est celle qui garantit la loi maintenant au Honduras", a-t-il signalé. Les élections générales du 29 novembre prochain deviennent illégales, puisqu’elles sont coordonnées par un gouvernement de facto qui s’est installé au pouvoir à travers un coup d’État.

Enfin, Manuel Zelaya a indiqué "[qu’]une grande partie de la presse internationale ne couvre pas les violations des droits de l’homme au Honduras par les intérêts des multinationales"

Zelaya a commenté que "tout ce qui est fait (par le gouvernement de facto) constitue un effet de nullité" et que ces élections dans l’actuelle crise que traverse le pays "c’est un précédent qui n’avait jamais été pratiqué en Amérique Latine, qui a déjà vécu environ quatre-vingts coups d’État, mais qui ont débouché finalement sur des nouvelles Constitutions".

La résolution de ce type de conflits politiques doit déboucher sur "un pacte social pour une nouvelle Constitution, et non sur une convocation bâtarde à des élections conduites par une dictature, sans observateurs internationaux, sans l’OEA (Organisation des États Américains), sans les Nations Unies".

Le président a aussi souligné que "nous allons contester ces élections puisqu’il y a rupture de l’ordre juridique, de l’ordre constitutionnel, par un coup d’État, dans ces conditions on ne peut pas légaliser de processus".

Le président légitime a déclaré qu’il suivra [les événements] depuis l’ambassade du Brésil "tant que ce pays me le permet" et il a reconnu que bien "[que] les attaques aient diminuées" contre le siège diplomatique, les contrôles des communications et de la nourriture continuent de la part de l’Armée de facto.

À propos de sa restitution, Zelaya a affirmé que si le Congrès hondurien le restitue unilatéralement au pouvoir, sans accord préalable, ce serait un acte illégal de la part du pouvoir législatif de facto.

Si cette décision (de le restituer au pouvoir) est prise d’une manière unilatérale par le Congrès, elle n’aurait pas de légalité. Le Congrès n’a pas d’autorité pour discuter d’un accord qui a expiré", a commenté Zelaya.

Le 6 novembre passé, Zelaya, a déclaré l’Accord Tegucigalpa-San José "rompu" face à la mise en place unilatérale par le président de facto, Roberto Micheletti, d’un gouvernement d’unité et de réconciliation autodéterminé.

Source :
Agencia Pulsar Entrevista al presidente hondureño Manuel Zelaya

TeleSur Zelaya : Todo lo que hace el gobierno de facto es nulo
Traduction : Primitivi