Parmi tous les nouveaux articles en provenance d’Amérique Latine faisant état de la crise hondurienne les plus représentatifs de l’inaction internationale semblent ceux qui parlent du siège de l’ambassade brésilienne à Tegucigalpa.
Depuis le 21 septembre dernier la légation est soumise toutes les nuits à des flots continus de sons assourdissants, de musiques, de bruits d’animaux... et les conditions de santé y sont plus que précaires, pourtant aucune avancée sur cet état de fait alors que le siège du bâtiment diplomatique viole plusieurs accords internationaux dont ceux de Vienne et ceux de Genève, sans parler des Droits de l’Homme.
Cette situation offre pourtant assez d’éléments de pression pour rabattre le caquet des putschistes. Les instances internationales désirent-t-elles vraiment en finir avec cette dictature ou pas ? Il est sérieusement permis d’en douter.
Témoignage de l’activité autour de l’ambassade du Brésil, le 26 octobre
Les aliments ont été admis sans plus de problème, ils sont comme toujours remués mélangés fouillés plat par plat, nous continuons d’insister sur le fait que ce n’est pas noble et digne, que ce sont les aliments du Président de la République ; des prisonniers ont déjà dénoncé que leurs gardiens crachaient dans la nourriture distribuée, un doute reste permi si la nourriture pour l’ambassade ne subit pas le même sort de la part des soldats ou des policiers postés autour.
Dans l’après-midi des journalistes ont fait courir la rumeur selon laquelle une haute personnalité du département de l’État des E.U devrait arriver mercredi, on ne sait pas pour quoi faire mais il vient, nous espérons que c’est pour les responsables de la crise, qu’ils soient déjà poursuivis pour crime contre l’humanité, depuis la persécution politique jusqu’aux homicides, aux tortures et plus. En fin de compte ceux qui vont concilier avec l’empire seront ceux qui avec le temps légitimeront un processus électoral, s’ensuivra l’enquête du niveau de participation au putsch.
On a demandé au Président du Comité de Défence des Droits de l’Homme au Honduras (CODEH) ce qu’il pensait de l’arrivée d’ex-combattants étrangers qui viennent donner appui à Micheletti, parmi ceux-ci le dénommé Jorge Castro [NDT : si l’on parle d’un colombien c’était jusqu’il y a peu le chef de la police, sinon ?], il a répondu qu’il y a des mercenaires étrangers dans plusieurs parties du globe, il y en a en Irak, en Afghanistan, en Palestine, en Colombie, il en a été trouvés au Salvador et au Nicaragua pour mentionner quelques lieux, il n’y a pas de surprise à ce que Micheletti apparaisse avec ceux-ci, serrant ces mains tachées de sang, pour des sommes payées afin de commettre des crimes dans des guerres souvent inventées.
[NDT : à propos de la présence de mercenaires au Honduras voir ici, ici et ici pour le bataillon 3-16 (en)]
La santé de ceux qui sont dans l’Ambassade, il faut supposer qu’elle s’affaiblit. Les militaires évitent que des défenseurs des droits de l’homme soient admis au siège diplomatique pour donner un suivi de santé aux personnes qui se trouvent là, ces organisations dénoncent les tortures psychologiques qui provoquent des dommages irréparables. Les militaires et les policiers qui dirigent ces opérations auront à répondre de ces actes devant un tribunal qui un jour aura à les juger, il est lamentable qu’une carrière policière ou militaire se met dans un tel risque pour obéir à ces ordres méprisables et inhumains.
Dans l’après-midi un véhicule est sorti en chargeant quelques colonnes de son et une console, on suppose que c’est celle qu’ils utilisent pour mettre une musique à partir de trois heures du matin, il est probable que le matériel est abimé ou bien ils vont venir en apporter une plus puissante, ou leur contrat a été rompu.
[NDT : pour rappel, l’ambassade avait été attaquée en septembre à l’aide de gaz contenant de fortes doses d’ammoniac et des concentration d’acide hydrocyanique (HCN) ce qui les assimile à des gaz de combat mortels, et aspergée de mélanges chimique par avion et hélicoptère, dont des pesticides.
Les attaques chimiques semblent avoir cessé, mais tout ce qui concerne les armes électromagnétiques (non létales) reste d’actualité.]
Source : Vos El Soberano PERIFERIA EMBAJADA DE BRASIL, 26 Octubre
Traduction : Primitivi
Depuis l’ambassade brésilienne, ils en demandent à la "bonne volonté de quelqu’un" pour arrêter "la torture sonore"
Le docteur, Marco Girón, depuis l’Ambassade du Brésil au Honduras, a appelé le Parquet Général de la République, l’ONU et l’OEA, "pour que les assiégeants arrêtent l’usage continuel de micro-ondes et d’autres techniques électromagnétiques" qui seraient dirigés, par le régime de facto, contre le président, Manuel Zelaya, et un groupe d’environ quarante personnes qui se trouvent dans l’ambassade.
[NDT : L’armée hondurienne utilisant déjà des armes soniques étasuniennes les LRAD, voir ici pour ce qui existe en micro-ondes]
Girón a expliqué, dans un entretien à Radio Globo, les raisons scientifiques pour lesquels ces "instruments de torture" peuvent provoquer des dommages "sévères et permanents" à la santé auditive, psychologique et au fonctionnement cérébral que, par un effet accumulateur,.
Le docteur Girón a fait également remarquer qu’après avoir causé des dommages à la santé, ils ont aussi violés les droits de l’homme, et il a exigé le retrait immédiat de ces équipements "avant qu’il ne soit trop tard [pour empêcher des dommages définitifs]"
Le Père, Andrés Tamayo, qui se trouve dans l’Ambassade, a insisté pour ce que les plaintes nationales et internationales continuent, mais il a également avoué qu’ils n’ont pas obtenu de réponses concrètes pour suspendre ces actes qu’il a considérés comme étant "une torture".
Le Père Tamayo en a fait appel au régime de facto et a demandé à "toute personne de bonne volonté" "[d’] enquêter et [de] retirer ces équipements."
Selon Tamayo, ces équipements (sonores, lumineux, etc.) loin d’avoir été retirés ont été "substitués par d’autres plus sophistiqués qui peuvent traverser les murs" et ces ondes infra-acoustiques seraient la cause de la nausée et de maux de coeur que ressentent les différentes personnes logées dans la légation.
Tamayo a ajouté que les opérations de torture sonique seraient opérées par "des personnes encapuchonnées", et il pense qu’il pourrait s’agir "de spécialistes étrangers" qui "opèrent depuis une maison voisine de l’Ambassade."
Source : Vos El Soberano Desde embajada brasileña, apelan a la "buena voluntad de alguien" para detener "tortura sónica"
Traduction : Primitivi