Comme annoncé depuis une semaine, le déploiement des forces armées dans la région de l’Aguán n’était pas là pour faire joli. Hier matin à l’aube l’assaut a été donné contre une communauté paysanne et deux personnes ont été brièvement arrêtées.
Le gouvernement de Lobo cultive le double discours il annonce officiellement vouloir négocier avec les paysans du MUCA, et en même temps il lance l’armée contre eux tandis qu’une campagne médiatique les décris comme des guérilleros alors que ce ne sont que des paysans extrêmement pauvres.
Cette manière d’agir, agression armée, enlèvements et assassinats des leaders ou des personnes trop militantes relève de la même stratégie de terreur que celle qui était mise en oeuvre durant les dictatures de Pinocher au Chili ou de la Junte en Argentine. Le but est clair : les pauvres doivent mettre genou à terre et laisser le pays aux mains des plus puissants pour continuer à imposer un modèle néolibéral mortifère. Le but pour la classe dirigeante et les multinationales n’est pas le développement du pays et le bonheur de la population il est d’engranger un maximum de profits, ritournelle que le monde entier commence à bien connaître.
Ce mardi 13 avril des militaires et des policiers armés jusqu’aux dents ont fait irruption à l’aube dans la communauté El Despertar, ils sont entrés dans les maisons en défonçant les portes sans aucun mandat de perquisition ni d’arrêt ou d’ammener et ont sortis Ulises Laínez et Vicente Padilla, membres de la Coopérative El Despertar, en les traînant par les cheveux.
La Coopérative El Despertar, c’est l’une des 28 communautés affiliées au Mouvement Unifié des Paysans de l’Aguán (MUCA), qui sont réprimées par le régime de Porfirio Lobo qui a déployé dans la région une force militaro-policière inouïe, comme s’il partait en guerre.
“Je faisait la cuisine pour les petits qui vont à l’école, quand tout à coup un tas de policiers et de militaires est entré par la cuisine en demandant qui dormaient, je leur a dit qu’ils y avait seulement là mes enfants, ma belle-mère et mon beau-frère et je leur ai demandé qu’ils n’entrent pas parce que ma belle-mère est malade et quasi mourrante. Mais ils n’ont pas fait cas de ma demande et ils ont été directement où dormait mon beau-frère Ulises qu’ils ont saisi par les cheveux et ils l’ont emmené”, a dit la belle-soeur d’Ulises Laínez encore très nerveuse lors de son interview avec defensoresenlinea.com.
Cela est arrivé avant cinq heures du matin et la force militaro-policière séquestré ces deux personnes durant plus d’une heure puis les a laissés en liberté après leur avoir dit qu’ils étaient identifiés. Leur libération s’est produite après que le COFADEH ai dénoncé cette action sur Radio Globo et que le Vice-ministre de la Sécurité Roberto Romero Luna, n’ai pas su expliquer cette action illégale lors d’une interview sur la même radio.
Quatre enfant de 2 à 10 ans que les Forces Armées ont trouvé dans deux maisons ont été jetés à terre, les cris et les pleurs des petits n’ont pas ému les agents qui ont fouillé toute la maison de manière violente. L’une des femmes présente a été frappée à la tête et un militaire l’a fait sortir de chez elle à la pointe du fusil, comme s’il s’agissait d’une dangereuse délinquante.
“En plus de nous menacer, de nous traiter comme des chiens et d’avoir détruit les portes des maisons à coups de pied, ils nous ont volés deux portables et deux bicyclettes” indique une des victimes.
Après sa libération Ulises a raconté qu’il dormait profondément quand il a été tiré par les cheveux par des militaires, "ils m’ont saisi par les cheveux, m’ont balancé les chaussures et m’ont braqué, quand je leur ai demandé pourquoi ils me faisaient cela ils m’ont dit de ferme ma gueule. Après ils m’ont emmené dehors sans chaussures sans être habillé par qu’il ne m’ont pas laissé m’habiller".
Chercher la réconciliation avec une mitraillette pointée sur la tête
Bertha Oliva de Nativí, la Coordinatrice du Comité des Parents de Détenus Disparus au Honduras (COFADEH) a critiqué la manière dont l’actuel régime aborde le problème de la terre dans l’Aguán.
“C’est une manière de chercher la réconciliation avec le peuple hondurien en pointant une mitraillette sur sa tête durant plus de 48 heures. Cela a semé la terreur parmi les paysans incapables de se défendre, cette action me rappelle seulement une opération similaire qui s’est déroulée à San Esteban Olancho en juin 1981, environ 15 jours après qu’ils aient fait disparaître Tomás Nativí”, a fait remarquer la défenseure des droits de l’homme.
“Et voyez l’ironie, l’escadron qui encadre actuellement l’opération est le même qui était escadron de la mort dans les années 80 et qui a fait disparaître beaucoup de gens, c’est une réédition du passé ce qui se déroule dans l’Aguán” a-t-elle dénoncé.
Elle a ajouté que cette opération était alors coordonnée par Billy Joya Améndola [1], tout comme l’opération actuelle. “Ils sont arrivés avec des hélicoptères et beaucoup d’armement, beaucoup de gens sont morts et d’autres disparues, nous les cherchons encore et l’État hondurien n’a toujours pas répondu à notre demande”.
A la fin de l’écriture de cet article, des centaines de militaires et de policiers sont encore dans la rue principale de la communauté El Despertar, les habitants craignent que d’autres actions répressives soient menées.
Source : Defensoures en linea "Fuerza militar-policial asalta viviendas y captura campesinos en el Aguán"
Traduction : Primitivi
[1] Billy Joya commande le 4° Bataillon (Cuarto Batallon) qui coordonne l’opération. Sur Joya voir aussi "Des assauts en cours le long de la rivière Aguán", "Le Bataillon 14+5 de Romeo Vásquez Velásquez" et http://fr.wikipedia.org/wiki/Billy_Joya