Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la dictature sévit toujours au Honduras. Et bien que les journaux occidentaux, qu’ils soient officiels ou alternatifs, n’en parlent absolument plus la situation ne s’arrange pas spécialement. Et assassinats et enlèvements continuent dans la plus parfaite tranquillité.
Les États qui pourraient influer sur le cours des choses, ne sont absolument plus sous la pression de l’opinion publique, puisqu’ils ont réussi à faire passer les élections indignent de novembre dernier comme une réussite démocratique alors que Porfirio Lobo a été élu par moins de 20% de la population (il y a eu plus de 67% d’abstention) et que la dictature continue de plus belle.
La pilule étant passée, doctement relayée par les organes de la presse internationale, nationale et régionale, ces États reviennent tranquillement à leur penchant naturel : réguler leurs relations avec le Honduras pour remettre en route un business juteux.
Quid des habitants et de leur aspiration légitime à une vraie démocratie ? Vous pouvez faire pression sur vos élus afin qu’ils changent cela, ça n’est pas inutile. Loin de là, et faites circuler les informations c’est primordiale.
Ils assassinent un membre de la Résistance hondurienne
Le corps de Vanessa Yaneth Zepeda Alonso est apparu le mercredi 3 février dans Comayagüela, l’Honduras. La jeune fille avait 29 ans et il était un membre du Front National de Résistance Populaire.
Des témoins ont affirmé que la jeune fille a été jetée sans vie depuis un véhicule en marche. Cependant, le corps blessée ne présentait aucune trace de blessure par arme à feu ou arme blanche.
Les avocats rattachés aux organisations de la plate-forme des Droits de l’homme au Honduras se sont présentés à la morgue pour enquêter sur les faits, mais le personnel ne leur a pas permis d’entrer.
Vanessa Yaneth Zepeda Alonso a disparu le mardi 2 février, sont corps a été retrouvé à 18 h le lendemain, mercredi 3 février. Son corps a été déposé à la morgue en tant qu’inconnue, elle a été identifiée le 4 par ses parents.
Face à cela, le Front National de Résistance a affirmé que "la répression et la criminalité continue de croître contre les membres de la résistance".
Le même mardi 2, deux caméraman de Globo TV [1] ont été enlevés et torturés.
Manuel de Jésus Murillo et Ricardo Vásquez Vásquez ont dénoncé le fait que les agresseurs étaient des policiers en civil. De plus, ils ont indiqué qu’ils avaient déjà été réprimés dans diverses occasions pour être rattachés à la résistance.
Les caméraman ont expliqué qu’après les avoir torturés, on les a interrogé pour les armes et la quatrième urne bien qu’ils n’eussent aucune réponse à cette question.
Il ont également dit qu’on les a mis dans des sacs utilisés par les morgues pour enfermer les cadavres en les menaçant des les enterrer vivants.
L’Europe suit les États-Unis dans leur reconnaissance du putschiste Pepe Lobo
L’Espagne et la France ont commencé la normalisation des relations diplomatiques malgré la poursuite de la dictature dirigée par le putschiste Pepe Lobo. Ce dernier a été élu président après avoir été désigné vainqueur, malgré une absention proche de 70%, d’élections organisées par la dictature de Micheletti, dont le gouvernement continuait à ce moment là de réprimer, de faire disparaître ou d’assassiner la population.
Les deux pays européens ont déjà envoyé leurs ambassadeurs. L’Italie et l’Allemagne ont déjà annoncé que les siens retourneront l’Honduras au cours de cette semaine.
Cette normalisation diplomatique ne tient pas compte des violations systématiques des droits de l’homme de la part du régime ultra-conservateur de Pepe Lobo, qui continue de maintenir la même répression sanglante que son prédécesseur, Roberto Micheletti.
La majorité du peuple hondurien, rassemblé dans le Front National de Résistance Populaire (FNRP), ne reconnait pas Pepe Lobo comme président du Honduras et, avec Zelaya, il continue de revendiquer le retour de la démocratie et l’organisation d’une l’assemblée constituante. Pour l’instant seuls les pays qui composent l’ALBA continuent d’appuyer ces revendications et ont déclaré ne pas reconnaître le gouvernement du putschiste Pepe Lobo.
L’objectif de ces actions est la signature rapide du Traité de Libre Commerce que l’Union Européenne veut signer avec les pays d’Amérique Centrale, pour améliorer les conditions de développement et pour augmenter les bénéfices des entreprises privées européennes en Amérique Centrale.
Pendant ce temps la secrétaire de l’état des États-Unis d’Amérique, Hillary Clinton, a annoncé que son pays a intérêt à continuer d’appuyer le gouvernement illégitime de Lobo et a confirmé que la petite partie de l’aide que les EU ont arrêtée d’envoyer à la suite du coup d’État de juin 2009, reviendra aux mains du régime hondurien.
Pour Mme Clinton, les efforts que Lobo fait avec tous les secteurs du Honduras, en dehors du FNRP, est la démonstration du fait que le successeur de Micheletti est très intéressé dans le renforcement la démocratie au Honduras.
Sources :
Agencia Pulsar "Asesinan a integrante de la Resistencia hondureña"
Tercera Informacion "Europa sigue a EEUU reconociendo al golpista Pepe Lobo"
[1] Globo TV : station de télévision qui appartient à la même entreprise de Radio Globo. Et qui avait été fermée par le régime de facto après le Coup d’État, voir