Honduras : les prochaines élections l’enjeu de pressions intenses

La date des élections se rapprochent, l’Accord de San José est moribond (déjà mort même), Zelaya est toujours dans l’Ambassade du Brésil, la résistance est toujours aussi intense (voir plus), les putschistes mentent toujours aussi effrontément. A travers trois articles un bref aperçu de l’ambiance.

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La date des élections se rapprochent, l’Accord de San José est moribond (déjà mort même), Zelaya est toujours dans l’Ambassade du Brésil, la résistance est toujours aussi intense (voir plus), les putschistes mentent toujours aussi effrontément. A travers trois articles un bref aperçu de l’ambiance.

Des entrepreneurs obligent des ouvriers à participer aux élections

Le Front de Résistance Nationale contre le coup d’État se consolide dans les quartiers populaires et les banlieues de Tegucigalpa.

Pour la dirigeante du Conseil Civique des Organisations Populaires et Indigènes du Honduras (COPINH), Berta Cáceres, la force populaire forme une force imparable que les outils de la communication alternative et de l’éducation politique fortifient dans ces zones.

Comme l’a expliqué Berta Cáceres à Prensa Latina, cette méthodologie de formation populaire augmente le rejet de la farce électorale que montent les oligarques fascistes qui financent le régime de facto. Les investigations du COPINH confirment qu’un fort secteur des entrepreneurs harcelle les ouvriers pour qu’ils participent aux élections illégitimes du 29 novembre prochain.

Les résultats des recherches de cette organisation indigène il a recueilli plusieurs témoignages d’ouvriers, qui ont dénoncé que les entrepreneurs vont obliger leur personnel à montrer le doigt taché après les élections générales, dans le cas contraire ils seront licenciés.
[NDT : vu le taux d’analphabétisme les électeurs apposent leur empreinte lors des élections]

“Sous cette pression patronale on essaie d’imposer un processus électoral illégitime qui répond seulement aux intérêts de ceux qui ont détraqués le pays durant des décennies” a rajouté Cáceres dans l’un de ses discours sur la place de la Merced où la Résistance proteste pacifiquement pour la réintégration du président constitutionnel du Honduras, Manuel Zelaya.

Le COPINH a condamné les millions que les entrepreneurs des putschistes paient à des mercenaires pour augmenter la répression et les exécutions enver les membres de la Résistance, et cela en pleun milieu d’une crise sanitaire, alimentaire et du système éducatif hondurien.
[NDT : voir la note de l’ONU à ce sujet]

Un exemple de cette militarisation et l’utilisation de mercenaires est celui que vit la municipalité de Esperanza, dans le département d’Intibucá où est arrivée une note à la municipalité de la part du Secrétariat de sécurité du régime de facto, en exigeant de faire un recensement immédiat afin de remettre un listing des personnes qui vont aller voter. La direction du Front de Résistance considère que ce fait est un acte annonçant des répressions futures puisque le niveau de l’abstentionnisme dans cette zone sera élevé.

Berta Cáceres est membre de la formule politique indépendante que le dirigeant syndical Carlos H. Reyes préside, il a récemment renoncé à participer aux élections comme candidat présidentiel, en arguant que le processus électoral sera la plus grande fraude jamais enregistrée dans l’histoire du Honduras.

Ronnie Huete

Source : Vos El Soberano Empresarios obligan a obreros para participar en los comicios
Traduction : Primitivi

Center for Economic and Policy Research : Un nouveau rapport analyse l’économie Hondurienne Avant et Après le putsch

Des défis considérables sont posés pour une reprise économique du Honduras sans solution à la crise politique.

Le “Center for Economic and Policy Research” (CEPR) a publié aujourd’hui un nouveau rapport sur l’économie hondurienne. Le rapport constate que l’économie s’est mise à être spécialement vulnérable aux impacts combinés de la récession mondiale et de la crise politique suivie du putsch militaire du 28 juin.

"Toute la région (l’Amérique centrale) a été affectée par la récession des États-Unis," a dit Mark Weisbrot, codirecteur de CEPR. "Mais les choses ont empiré au Honduras depuis le coup d’État en juin et il est difficile de voir comment l’économie sera récupérée sans une solution à la crise politique". Le document, "Honduras : Recent Economic Performance", élaboré par le chef économiste José Antonio Cordero, analyse les tendances a long terme, ainsi que les années de pré-crise. Il trouve que la pauvreté et l’inégalité ont considérablement diminué pendant l’administration du Président Manuel Zelaya, avec une croissance rapide de plus de 6% pour les deux premières années. Le Gouvernement a aussi significativement augmenté le nombre d’enfants scolarisés en supprimant le paiement des droits de scolarité, a développé les programmes de déjeuner scolaire et il a augmenté le salaire minimum de 60%, en affrontant une opposition de fer de la part des employeurs et les groupes patronaux.

En 2008, le Gouvernement utilise la politique monétaire expansive pour compenser les effets de la crise globale de crédit et la récession.
Depuis le coup d’État, la banque Centrale a perdu près de 18,4% de ses réserves internationales et elle ne peut avoir accès aux réserves additionnelles que le Fonds monétaire international (FMI) a proportionnées à tous les pays membres, parce qu’un “Régime Conjuré” viole la légalité internationale. On attend que l’économie se réduise de 2.6 % cette année, et les prévisions ont été récemment révisées à la baisse.

L’économie hondurienne dépend aussi énormément des versements [NDT : de la part des expatriés] qui ont atteind leur point maximal à plus de 21% du PIB en 2006. La diminution continue de cette source de revenus et de devises nuit également à l’économie hondurienne.

Source : Vos El Soberano CEPR : Nuevo informe analiza economía Hondureña Antes y Después del Golpe
Traduction : Primitivi

Les USA, complice des putschistes, accuse la résistance hondurienne


Ils appellent les candidats présidentiels à abandonner le conflit

Carlos Humberto Reyes est un grand homme chauve et des lunettes qui porte encore un bras en écharpe, le souvenir du policier qui, dans l’une des marches de la résistance, lui a offert trois fractures. Il a aussi été, jusqu’à aujourd’hui, le candidat indépendant pour la présidence du Honduras : "Pour nous, participer maintenant aux élections signifie nous joindre à la stratégie des putschistes", a-t-il dit, après être sorti de son entrevue avec les magistrats du Cour suprême Électoral (TSE) et leur avoir annoncer qu’il renonçait aux élections.

Depuis l’ambassade du Brésil, le président Manuel Zelaya a applaudi la décision qu’à prise le Front de Résistance contre le Coup d’État, qui accompagne leur détermination d’aller contre le "maintient actif de la population dans l’ignorance" des élections du 29 novembre, à savoir si Zelaya sera restitué ou non.

Du même pas, la résistance accuse le gouvernement des États-Unis d’être "complice" du gouvernement de facto, puisque "ils ont manoeuvré pour étendre la crise et maintenant ils montrent leur vraie intention : valider le régime conjuré".

La résistance se réunit en face du Congrès, où à cette heure les députés n’ont toujours pas daignés sièger afin de décider de la restitution de Zelaya, et qui tient la déclaration de l’ambassadeur Hugo Llorens comme une preuve de la "complicité" du puissant voisin du nord.

En profitant de l’impasse du week-end, après lequel Micheletti a dit qu’il donnait plus de temps à Zelaya pour présenter sa liste de membres pour le gouvernement "d’unité nationale", Llorens a dit : "Les élections vont arriver, c’est clair, le peuple hondurien a le droit de choisir son président, un nouveau Congrès et des maires, et ce serait une erreur historique avec de grandes conséquences nier ce droit".

De cette façon il a répondu au Département d’État aux critiques – éditorial du New York Times, par exemple – qui suggère que la reconnaissance des élections par les États-Unis a détruit le seul levier dont disposait l’Organisation des États Américains (OEA) pour que les putschistes accomplissent l’accord de Tegucigalpa-San José.

“Le désaveu de la farce électorale sera fermement maintenu même si …, le président Manuel Zelaya était restitué à sa charge, parce que moins de 20 jours est un délais très court pour démonter la fraude électorale qui s’est tramée afin d’assurer que l’un des représentants de l’oligarchie conjurée s’impose”, réplique la résistance.

Les leaders du front appellent tous les candidats qui ne veulent pas être nommés "putschistes" à se retirer du processus. Cet appel est spécialement dirigé vers César Ham, candidat du parti Unification Démocratique (UD), un partisan de Zelaya. "Nous sommes entrain de parlementer, bien qu’il y ait un fort secteur qui veut participer, parce que ne pas le faire c’est décréter la mort du parti", déclare le député UD Marvin Ponce. Et cela la "mort du parti" l’est au sens littérale, parce que, si l’UD ne présente pas de candidat, le parti perdrait automatiquement son statut de parti politique.

Depuis le 29 octobre dernier, les forces armées sont passé sous les ordres du TSE. Bien qu’actuellement les soldats gardent seulement le matériel électoral, il a été annoncé avec tambours et trompettes que pour la surveillance des élections il y aurait 20 000 militaires et 14 000 policiers.

Si un tel déploiement armé n’était pas suffisant, une annonce répétée à plusieurs reprises à la télévision officielle assure que chaque fonctionnaire et observateur électoral sera adjoint à un "ange gardien" pour que tout se passe bien.

"L’oraison" télévisée, accompagnée par des images d’autres processus, déclare que "par la présence des forces armées, par celle de la police nationale" "aucune arme ne pourra être dirigée contre" le personnel du TSE et les observateurs (bien qu’encore aucun pays ni organisme international n’ait annoncé envoyer d’observateur).

D’abord il faudra confirmer la présence d’observateurs de l’OEA, donc le gouvernement de facto a demandé aujourd’hui, "respectueusement", à l’organisme d’envoyer une mission. L’OEA traitera le sujet ce mardi, dans une séance extraordinaire de son conseil permanent, à Washington.

"Il serait insolite qu’un organisme qui veille au respect de la démocratie ignore un processus électoral organisé, dirigé et supervisé par un tribunal autonome et indépendant", dit une lettre envoyée au secrétaire général, José Miguel Insulza, avec la signature de l’avocate Vilma Morales, la représentante de Roberto Micheletti dans le dialogue.

Parmi les arguments en faveur de l’envoi d’une délégation, les membres de l’OEA doivent savoir que, selon son annonce de télévisuelle, le gouvernement de facto garantit la présence d’un "ange gardien" pour chaque observateur électoral.

Le boycott annoncé par la résistance ne sera pas non plus un problème, selon le message : "Un père Céleste, nous te demandons pour que tout plan pervers, des membres activistes qui manifestent dans les grèves, que la violence des esprits de rébellion, de boycott, d’insurrection, au nom de Jésus soient bloqués".

Quelles garanties supplémentaires veut la communauté internationale ?

Modéré, Roberto Micheletti presse aussi les siens : "Avec tout respect mais avec énergie nous exigeons du Congrès une prise de décision" sur la restitution, ou non, du président Zelaya, dit Vilma Morales, porte-parole de la commission négociatrice de Micheletti.

Peu avant, le président du Congrès, José Alfredo Saavedra, avait insisté pour ce qu’il n’y ait pas de date pour convoquer les députés.

"C’est urgent et nous savons que c’est une décision qui est rapidement adoptée", répond Vilma au député, plus occupé par sa campagne de réélection que par tout autre sujet.

Dans les supporters de Micheletti il n’y a pas de doute à savoir quelle sera la décision du Congrès : le président Zelaya ne sera pas restitué. "Clairement jamais, ce serait un chaos pour le Honduras. Nous ne pouvons pas avoir comme président une personne qui a commis 18 délits", déclare à La Jornada Armida de López Contreras, épouse du chancelier du gouvernement de facto et dirigeante de l’Union Civique Démocratique (UCD), organisatrice des marches des "chemises blanches" en faveur du coup d’État.

López Contreras est sûr que, tôt ou tard, la communauté internationale reconnaîtra le gouvernement issu des élections. "Des signes" le confirme, comme les déclarations de fonctionnaires estasuniens et l’annonce de la Colombie qui compte renvoyer son amabassadeur au Honduras.

Pour l’ex "désignée présidentiel" – une chance de vice-présidente – la clé pour avoir résisté pendant plus de quatre mois à la pression internationale consiste en ce que "nous avons une grande force. Nous n’allons pas nous couper en quatre pour satisfaire plus amplement l’intérêt de quelqu’un, parce que la résolution du problème au Honduras ne va pas les toucher. Maintenant si un autre pays désir avoir monsieur Zelaya comme président, il est la bienvenue".

Depuis peu, l’organisation que dirige López Contreras a déclaré José Miguel Insulza "persona non grata". Maintenant elle lance aussi une offensive contre l’envoyé de l’OEA José Octavio Bordón et contre l’ex-président chilien Ricardo Lagos, membre de la Commission de Vérification de l’Accord : "Qu’ils s’abstiennent d’émettre des critiques personnelles et préjudiciable au Honduras".

L’UCD a également exigé que le vote du Congrès soit "nominatif", pour que de cette façon on puisse punir dans les urnes les législateurs qui votent pour réinstaller Zelaya au pouvoir. Quelques députés influents ont déclaré leur appui à cette demande.

En tout cas, si on fait cas de Armida de López Contreras, la restitution ne vaut déjà plus une cacahuète : "À partir du 29 novembre il y aura un nouveau président, et il sera celui qui commande".

Arturo Cano

Source : Vos El Soberano EU, cómplice de golpistas, acusa la resistencia hondureña
Traduction : Primitivi