Les kidnappeurs d’un riche éleveur du Paraguay ont obligé sa famille à sacrifier 30 boeufs pour en donner la viande aux habitants d’une banlieue pauvre de la capitale paraguayenne et du département de Concepción.
Asuncion - Mercredi 13 janvier 2010
Aux alentours du palais du gouvernement dans le petit stade de foot Resistencia, des centaines d’habitants du quartier Chacarita ont formé de longues queues ce matin pour recevoir de la viande conditionnée en sacs de trois kilos.
Des policiers en uniforme ont maintenu l’ordre au cours de cette offre gratuite inhabituelle , le procédé qui a entraîné une réaction furieuse de l’opposition, qui a accusé le gouvernement de gauche du président Fernando Lugo de "faire l’apologie de l’enlèvement et du terrorisme".
Le fermier Diego Zavala, frère de Fidel Zavala, enlevé depuis presque trois mois, a annoncé dans une conférence de presse qu’une des exigeances des ravisseurs pour sa libération était de faire don de nourriture. Le latifundiste a été enlevé par l’Armée du Peuple Paraguayen (EPP) groupe se revendiquant d’extrême gauche.
Fidel Zavala a été enlevé il y a 87 jours par environ dix hommes alors qu’il dînait avec sa famille dans sa grande propriété de Mabel, département de Concepción, à 500 km au nord d’Asuncion, où ont eu lieu d’autres distributions de viande ce mardi.Deux policiers avaient été blessés lors de l’enlèvement. Ses ravisseurs ont également exigé 5.000.000 de dollars pour sa libération.
Le PPQ (Parti Chère Patrie, conservateur) lance de dures critiques au gouvernement de Lugo, selon son communiqué “Le pouvoir exécutif instaure la haine entre riches et pauvres”.
Mardi après-midi le PPQ a émit un communiqué dans lequel il réaffirme que le Gouvernement ne doit pas négocier avec les ravisseurs.
Durant la conférence de presse, les parlementaires et les dirigeants du parti ont instamment prié les citoyens à “ne pas tomber dans le discours fallacieux que l’Exécutif utilise maintenant pour distraire l’attention citoyenne, en cherchant à rejeter la responsabilité de son inefficacité complice sur une loi qu’il qualifie d’inadaptée pour régler une situation dont il est de son devoir de l’empêcher”.
Le leader du groupe de députés, Sebastián Acha, a dit qu’il est confiant pour que Fidel Zavala soit rapidement libéré sain et sauf et que les responsables de cet acte criminel seront arrêtés, jugés et condamnés.
Acha a aussi fait remarquer que les disputes politiques, les sympathies et les antipathies personnelles et les questions idéologiques doivent être suspendues pour se concentrer sur l’unique objectif que réclame la situation actuelle.
Le communiqué remarque aussi que “aujourd’hui un nouveau type de délit a été inauguré au Paraguay : Des terroristes ont commis une extorsion des victimes en les obligeant à faires des actions au caractère supposément social comme une gentillesse du groupe de ravisseurs. Pendant ce temps le Pouvoir exécutif et le Ministère Public cherchent à convaincre les citoyens que les outils légaux n’ont pas pu éviter que tout cela soit mis en place”.
Il remet durement en cause le gouvernement de Lugo
“Trois mois avant l’enlèvement de Fidel Zavala, le Pouvoir exécutif a lancé un discours de haine entre riches et pauvres, incité par les secteurs radicaux de gauche qui le composent. Et presque aucune action efficace n’a été organisée pour obtenir la libération de la victime et la récupération de la souveraineté nationale des mains d’une bande criminelle qui s’appuie sur la faim et l’ignorance d’un peuple meurtri par des décennies d’oppression, de vol et de désordre” souligne le communiqué du PPQ.
Source : Viva Paraguay Paarecieron los "Robin Hood" paraguayos
Traduction : Primitivi