Accueil > infos > Argentine : “Tuez cette jument !”, “Tuez le poisson !” ont-ils (...)

Argentine : “Tuez cette jument !”, “Tuez le poisson !” ont-ils crié

mardi 15 décembre 2009

Vendredi 11 à Buenos Aires a débuté le procès de 19 membres de la tristement célèbre ESMA (École de Mécanique de la Marine de guerre) parmis lesquels se trouvent Jorge “Le Tigre” Acosta et Alfredo Astiz “L’Ange blond de la mort”. Ce dernier était entré dans la salle en montrant ostensiblement un livre sur la violence des années 70 intitulé "Tuer de nouveau".

Le même vendredi les communications entre la tour de contrôle de Buenos Aires et l’hélicoptère présidentiel qui transportait Cristina Fernández vers la Casa Rosada (le palais présidentiel argentin) ont été perturbées par un signal radio extérieur. La justice argentine estime fortement problable la corrélation des deux événements.

Durant plus d’une minute les communications entre le pilote et la tour ont été perturbé par un signal interférant émis depuis la ville et qui disait "Tuez cette jument !". Les pilotes et les contrôleurs aériens ont même entendu durant environ cinq secondes la marche militaire "L’avenue des camélias" qui a accompagné pendant des années les communiqués de la Junte, puis un peu plus tard "Cons ! Tuez le poisson !" et encore après "Tuez la ! Tuez la !".

L’Exécutif à déposé plainte pour "délit d’action publique" pour avoir émit une "interférence illicite sur la radiofréquence d’opérations de l’hélicoptère présidentiel. Les faits s’étant déroulés vendredi dernier, 11 décembre autour de midi". Cristina Fernández a déclaré que “Il s’est passé beaucoup de choses ces derniers jours qui montrent que les dinosaures sont encore là. Vous les connaissez mieux que moi.”, son mari Nestor Kirchner a quant à lui déclaré que "ce n’est pas une poignée de vieux qui vont nous diviser".

Depuis que les Kirchner sont au pouvoir ils ont fait annuler les lois d’amnistie des années Menen et ont permis la réouverture des procès des acteurs de la dictature militaire. Le chef du gouvernement, M. Anibal Fernandez, a déclaré en l’occurence "Nous n’avons pas moyen de le prouver à ce stade, mais il est difficile de ne pas faire le lien".

Les pilotes qui étaient aux commandes de l’appareil ont demandé alors au contrôle aérien le changement de fréquence pour se mettre sur un réglage distinct, celui du Contrôle de la Maison du Gouvernement, qui est une fréquence secrète. A ce moment là “nous avons entendus d’autres exclamations similaires, qui ont été perdues après être passé sur la fréquence gouvernementale”.

Si l’appareil avait été sur la fréquence secrète depuis le départ, les menaces n’auraient jamais été entendues. Selon Pérez Tamayo, le pilote responsable des vols présidentiels interviewé par Página/12, le Gouvernement devrait utiliser systématiquement une fréquence alternative et secrète pour éviter ce genre de choses. Il alerte sur le danger que représente ces interférences pour la sécurité d’un vol : “S’ils avaient donné des instructions à un avion – a-t-il dit – il auraient pu causer une collision”.

L’Etat major a pris quelques mesures de sécurité : il a interrogé les pilotes de l’hélicoptère H-03 et le chef du Groupement Aérien, qui devront présenter un rapport écrit. Il a sollicité de la part de la tour de contrôle de l’aéroport “l’enregistrement relatif aux communications de l’H-03, depuis le moment qu’il s’est mis sur la fréquence 118,85 MHZ jusqu’au moment où il l’a abandonnée”. L’enregistrement peut être important pour deux raisons, selon un spécialiste consulté par Página/12.

L’analyse de la bande peut donner des indications sur la voix qui parle pour effectuer une reconnaissance. Mais, plus important, elle peut montrer la puissance de l’équipement de transmission du message : si le message arrive entrecoupé il peut s’agir d’un appareil peu sophistiqué, comme d’un handy, et ils ne se trouveraient pas devant un équipement de grande puissance. Les services spéciaux argentin ont également été mobilisés afin de mettre en place une solution pour éviter les perturbations de signal radio.

Source :
Página/12 “¡Maten a esa yegua !” “¡Maten al pescado !”, gritaron
TeleSur usticia Argentina investigará amenazas contra la Presidenta
Traduction : Primitivi