Colombie : l’accord militaire entre la Colombie et les États-Unis a été signé

Le jour même où se signaient les accords Arias au Honduras sous la pression des États-Unis dont une délégation était présente, l’état nord-américain signait d’autres accords beaucoup plus contestables : l’installation de sept bases étasuniennes supplémentaires en Colombie.
Sous couvert du Plan Colombie et de lutte anti-drogues cette initiative relance le débat sur l’attitude colonialiste nord-américaine dans la région et fait également ressurgir le spectre des dictatures des années 70-80 dans lesquelles les services secrets et les moyens militaires étasuniens ont eu un rôle primordial. A travers notamment "l’Ecole des Amériques" également appelée "l’Ecole des dictateurs".

Les pays sud américains ont-ils raisons de se méfier de cette opération ?

La militarisation de la Colombie, la guerre sociale que mène le gouvernement contre sa propre population, les tensions aux frontières dues aux paramilitaires, les innombrables doutes qui planent sur le rôle des autorités colombiennes dans le trafic de cocaïne, et les casseroles que traîne Uribe à propos de ses relations avec les cartels de la drogues et les paramilitaires légitimise cette grande méfiance.

Si les États-Unis d’Obama comptaient se racheter une virginité en Amérique Latine il viennent de largement rater le coche, et ce malgré la médiatisation de leur rôle au Honduras et le silence autour de l’accord militaire avec Colombie.

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Le jour même où se signaient les accords Arias au Honduras sous la pression des États-Unis dont une délégation était présente, l’état nord-américain signait d’autres accords beaucoup plus contestables : l’installation de sept bases étasuniennes supplémentaires en Colombie.
Sous couvert du Plan Colombie et de lutte anti-drogues cette initiative relance le débat sur l’attitude colonialiste nord-américaine dans la région et fait également ressurgir le spectre des dictatures des années 70-80 dans lesquelles les services secrets et les moyens militaires étasuniens ont eu un rôle primordial. A travers notamment "l’Ecole des Amériques" également appelée "l’Ecole des dictateurs".

Les pays sud américains ont-ils raisons de se méfier de cette opération ?

La militarisation de la Colombie, la guerre sociale que mène le gouvernement contre sa propre population, les tensions aux frontières dues aux paramilitaires, les innombrables doutes qui planent sur le rôle des autorités colombiennes dans le trafic de cocaïne, et les casseroles que traîne Uribe à propos de ses relations avec les cartels de la drogues et les paramilitaires légitimise cette grande méfiance.

Si les États-Unis d’Obama comptaient se racheter une virginité en Amérique Latine il viennent de largement rater le coche, et ce malgré la médiatisation de leur rôle au Honduras et le silence autour de l’accord militaire avec Colombie.


Le gouvernement colombien signe un accord pour des bases militaires des États-Unis

Le ministre des Affaires étrangères de la Colombie, Jaime Bermúdez et l’ambassadeur des États-Unis à Bogotá, William Brownfield, ont signé l’accord militaire qui avait été rejeté par la majorité des pays d’Amérique Latine.

Aux les premières heures de ce vendredi, le gouvernement colombien a paraphé l’accord qui permettra l’établissement des Forces armées des États-Unis réparties sur sept bases militaires en Colombie.

Ce seront environ 800 militaires américains et 600 entrepreneurs civils du Gouvernement de Barack Obama qui occuperont les postes stratégiques.

La réunion pour la signature de l’accord s’est déroulée à huis clos, étaient présents les ministres de la Défense colombiens, Gabriel Silva, celui de l’Intérieur et celui de la Justice, Fabio Valencia.

Le texte signé par la Colombie et les États-Unis porte le nom d’ "Accord complémentaire pour la coopération et l’assistance technique pour la défense et la sécurité".

Le gouvernement d’Álvaro Uribe recevra jusqu’à 40 millions de dollars supplémentaires comme assistance additionnelle pour la signature de ce pacte militaire.

Les États-Unis ont remis plus de 6 milliards de dollars depuis 2000 à Uribe en contrepartie de la soi-disant "Lutte contre le trafic de stupéfiants".

Source : Agencia Pulsar Gobierno colombiano firma acuerdo para bases militares de Estados Unidos
Traduction : Primiviti

A contre courant, la Colombie et les États-Unis ont signé l’accord de coopération militaire

Le ministre de l’intérieur, Fabio Valencia ; l’ambassadeur William Brownfield, le chancelier Jaime Bermúdez et le ministre de la Défense, Gabriel Silva, ont signé l’accord de coopération.

Depuis hier, et pour une période de 10 ans, les forces militaires américaines restent autorisées à faire un usage de sept bases colombiennes.

Le chancelier Jaime Bermúdez a insisté pour que le texte souscrit hier, soit plus qu’ "un instrument qui cherche à approfondir la lutte contre le trafic de stupéfiants et le terrorisme, en vertu des accords que la Colombie a déjà avec les États-Unis".

Le pari de l’administration d’Álvaro Uribe est "évident" pour la Fondation Idée pour la Paix : "L’intérêt principal est de maintenir la coopération de sécurité en vigueur avec Washington dans le cadre de la Politique de Sécurité Démocratique", dit l’organisation dans son analyse de la signature.

En effet, le même Uribe a été pontifiant en soulignant que l’aide pratique, réelle, la Colombie l’a reçue de Washington. Le Plan Colombie signifie des aides d’environ 6.5 milliards de dollars depuis l’année 2000. Et pour 2010, 520 millions de dollars supplémentaires ont déjà été approuvés.

En fait, le Président a justifié l’accord comme une version actualisée du programme Plan Colombie, qui doit être maintenu jusqu’en 2012 : "C’est une garantie de continuité dans le temps du Plan la Colombie, il a été amélioré grâce à toutes les expériences acquise durant ces années", a dit le Président.

Malgré cette assurance (sur la maîtrise que la Colombie s’est donnée sur le trafic de stupéfiants) la nouvelle administration de Brack Obama voit dans l’accord la possibilité de donné un ’axe’ à la politique anti-drogues.

Il y a à peine deux semaines son gouvernement a mis au point un projet de loi avec lequel cherche une révision totale de sa stratégie antinarcotiques, une commission de parlementaires chargée de proposer des alternatives doit être mise en place.

L’accord a été aussi signé au milieu d’une forte opposition répartie sur plusieurs fronts. Dans la région, plusieurs pays voisins membres de l’Union de Nations Sud-américaines (Unasur) restent très méfiants quant à une violation possible de leur souveraineté.

En Colombie, c’est le Conseil d’État qui a fait part de ses doutes sur plusieurs points de l’accord et a demandé soumettre le texte à une examen devant le Congrès.

Aux États-Unis, des secteurs démocrates ont manifesté leur mécontentement pour le manque d’information sur les portées du traité.

L’avalanche de remise en cause a été telle, que même Sergio Jaramillo, le vice-ministre de la Défense, a admis que le gouvernement à fait une erreur dans la manière dont il a géré l’annonce publique de l’accord : "Cela a été la plus grande catastrophe de communication que j’ai vue de notre part", a-t-il dit dans une entrevue avec la revue le Cambio, la semaine passée.

Rédaction politique de El Tiempo.

Source : El Tiempo (Colombie) Contra la corriente, Colombia y E.U. firmaron el acuerdo de cooperación militar
Traduction : Primiviti

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