En refusant de réinstaller Manuel Zelaya, le Congrès ratifie de fait le coup d’Etat du 28 juin dernier.
Cette décision des parlementaires peut être lourde de conséquences, car elle empêche un rétablissement de l’ordre constitutionnel, une exigence de la communauté internationale pour reconnaître les nouvelles autorités élues et normaliser ses relations avec le Honduras. Cela va compliquer la gestion du nouveau président qui ne disposera pas de l’aide internationale gelée depuis le putsch.
Et pourtant, Porfirio Lobo avait le pouvoir de donner des consignes de vote aux députés de son parti afin qu’ils se prononcent en faveur du rétablissement de Manuel Zelaya. Il n’a pas eu la volonté politique de le faire. Et c’est étonnant de la part de celui qui se veut l’homme du dialogue et de la réconciliation nationale.
Dans ces conditions, le Honduras n’est pas près de résoudre la crise politique qu’il traverse, même si le gouvernement en place croyait que les élections de dimanche allaient être la solution. La décision du Congrès ne change en rien à la situation du pays : Manuel Zelaya va rester dans l’ambassade du Brésil, Roberto Micheletti gouverner jusqu’en janvier et les manifestants anti-putschistes continuer à descendre dans les rues.
Par Patrick John Buffe envoyé spécial à Tegucigalpa.
Source : RFI Le Congrès refuse le retour au pouvoir de Manuel Zelaya