Soutien français aux dictatures : enfin le changement ?!
Communiqué, le 28 février 2011
Au lendemain de l’annonce par le Président de la République de la
nouvelle ligne de la politique extérieure de la France,
l’association Survie se félicite des premières mesures concrètes que
devrait annoncer les nouveaux ministres, afin de couper tout soutien
français aux dictatures africaines.
Après l’annonce ce dimanche soir 27 février 2011 par Nicolas Sarkozy
que "nous ne devons avoir qu’un seul but : accompagner, soutenir,
aider les peuples qui ont choisi d’être libres" et qu’"il nous faut
tout faire pour que l’espérance qui vient de naître ne meure pas",
le nouvel exécutif a décidé d’anticiper les mouvements populaires dans
tout son ancien "pré-carré". Quelques heures avant l’annonce
officielle que devraient faire ce soir les nouveaux ministres de la
Défense et des Affaires étrangères[1], l’association Survie a appris
avec soulagement que la France souhaitait enfin agir fermement à
l’encontre des régimes alliés ne donnant pas les garanties
démocratiques suffisantes.
Parmi les mesures qui devraient être annoncées dans la soirée, Survie
salue notamment :
le rappel en France des centaines de coopérants militaires et
policiers présents au Cameroun, au Gabon, au Togo, au Maroc, à Djibouti,
à Madagascar, au Burkina Faso, au Tchad, en Centrafrique, en Mauritanie,
etc. ;
la fermeture définitive et complète des bases militaires
françaises au Gabon, au Sénégal, au Tchad (opérationEpervier) , à
Djibouti et à Abu Dhabi ;
le gel des avoirs financiers et la saisie des Biens Mal Acquis
de tous les dictateurs sur le territoire français, notamment l’hôtel
particulier récemment acheté par l’Etat gabonais rue de l’Université à
Paris ;
la suspension de l’aide budgétaire bilatérale au Cameroun et
au Tchad si Paul Biya et Idriss Déby ne renoncent pas à se représenter
aux élections prévues cette année ;
un audit public des services de Bercy sur les investissements
des multinationales françaises à capitaux publics implantées dans des
Etats où les droits humains ne sont pas respectés ;
l’annulation du récent décret d’attribution de la Légion
d’honneur à Jean-Dominique Okemba, pilier du régime de Sassou Nguesso,
et la nomination à titre posthume des opposants congolais Bruno Ossebi
et tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh et du président de la Ligue
centrafricaine des droits de l’Homme, Maître Goungaye.
Certes, si ces informations transmises officieusement à l’association
Survie sont confirmées, cela pourrait entraîner la chute des
actions d’Areva et de Total au CAC 40, même si c’est le prix à payer
pour une politique étrangère responsable. En revanche, si elles ne sont
finalement pas annoncées officiellement par le gouvernement, cela
indiquera une fois de plus que Nicolas Sarkozy fait de belles
déclarations, mais ne change absolument rien à la politique française
criminelle de soutien aux dictatures africaines.
Contact presse : Stéphanie Dubois de Prisque – Chargée de communication
stephanie.duboisdep risque@survie. org
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