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Sur la croisade impérialiste en Cote d’Ivoire et en Libye
samedi 9 avril 2011
Sur la croisade impérialiste en Cote d’Ivoire et en Libye
Communiqué de presse d’Attac Gabon
Attac Gabon suit avec stupéfaction l’évolution de l’actualité internationale, notamment les crises en Libye et en Cote d’Ivoire. La Cote d’Ivoire victime d’une énième agression impérialiste fomentée par le gouvernement français sous la coupole des Nations Unies. Ce même gouvernement qui faut-il le rappeler était impliqué à l’origine de cette crise en 2002, n’a pas hésité à œuvrer activement au cotés de l’ex rébellion des Forces Nouvelles devenue FRCI (Forces Républicaines de Cote d’Ivoire) au renversement dans une extrême violence du président "sortant" Laurent Gbagbo pour installer au pouvoir Alassane Ouattara, aussi démocratiquement fut il élu ? En agissant ainsi, la France se rendait complice de tous les crimes de guerre et exactions sur les civils commis par ces forces tout au long de leur campagne, allant jusqu’à participer aux combats, pilonnant ainsi à plusieurs reprises des pôles stratégiques d’Abidjan y compris des camps militaires qui abritaient de nombreuses familles. Des milliers de kilomètres plus au nord, en Libye, une autre agression toujours fomentée par France, qui a rapidement entrainé d’autres puissances impérialistes, le tout toujours sous la bienveillance des Nations Unies.
En Cote d’Ivoire comme en Libye, nous déplorons les manœuvres néo-colonialistes visant essentiellement à préserver et consolider des intérêts impérialistes sous couvert d’une assistance humanitaire. Comment comprendre le recours à l’option militaire alors que des solutions pacifiques pouvaient encore être trouvées ? La proposition vénézuélienne de créer une commission internationale humanitaire pour appuyer la paix et l’intégrité de la Libye était acceptée par le régime Kadhafi. L’Union Africaine avait également proposé la nomination d’un haut représentant pour continuer les négociations de sortie de crise, proposition accueillie favorablement par le régime de Gbagbo et les Nations Unies, mais ignorée par le can Ouattara qui fort de ses soutiens occidentaux à engagé les hostilités militaires. Comment expliquer que la France et la "communauté internationale" s’intéresse subitement aux valeurs démocratiques et s’inquiète du sort de certains peuples alors qu’elle soutient juste à coté d’autres dictatures décriées depuis longtemps par leurs peuples ? Quelle démocratie le gouvernement français et Nicolas Sarkozy prétendent promouvoir en Cote d’Ivoire ou ailleurs en Afrique avec des bombardements, au prix de milliers de vies humaines quand on sait comment cette France elle même est dirigée (reforme des retraite contestée, expulsion des roms, la ratification du traite européen malgré le non des français, absence de tout contrôle parlementaire sur l’exercice de l’Etat...), quand on sait comment cette même France installe et entretient de sanguinaires dictatures sur le continent.
Attac Gabon constate une fois de plus l’ambiguïté des Nations Unies et s’interroge sur le rôle réellement joué par cette organisation. Nous déplorons également le rôle nocif joué par les médias dominants internationaux dans le traitement de ces deux crises, médias qui se sont lancés dans une véritable campagne de désinformation et d’aliénation de l’opinion publique universelle. Il est à déplorer également l’absence de l’Union Africaine qui peine à parler d’une même voix et à peser sur l’échiquier mondial dans les débats sur les questions africaines.
Nous condamnons entre autre la répression en France comme ailleurs des manifestations contre les guerres des puissances impérialistes en Afrique, ainsi que les bavures policières qui s’en suivent, avec l’arrestation des responsables de DIAGAU (Diaspora Gabonaise Unie) lors de manifestations pacifiques à Paris, et les autres camarades interpelés au Cameroun.
Attac Gabon demande :
L’arrêt immédiat de toutes les hostilités militaires pour entreprendre un dialogue sincère entre différents parties,
Le retrait immédiat de toutes les forces françaises impliquées en Cote d’Ivoire,
La démission du représentant du Secrétaire General des Nation Unies Young Yin Choï et son remplacement par un diplomate neutre qui devra ramener les forces de l’ONUCI à leur mission fondamentale comme décrit dans la résolution 1975,
La mise sur pied d’une commission d’enquête internationale impliquant la société civile pour enquêter sur les exactions commises sur les civils, situer les responsabilités et implications internationales et envisager une procédure pénale,
La reforme en profondeur des Nations Unies pour plus de consensus dans les décisions et l’émergence de la voix des pays "faibles", nous invitons différents Etats à envisager la dissolution pure et simple de cette organisation celle ci doit continuer à être l’instrument de légitimation des campagnes impérialistes.
Nous en appelons surtout à la prise de conscience générale et à la solidarité entre les peuples du monde, tous pris au piège d’un système dirigé par des personnes qui n’ont ni valeurs éthiques ni valeurs morales et qui n’hésitent pas à faire usage de tous les moyens pour parvenir a leurs fins.
Le 9 avril 2011,