Bilan d’une journée d’expulsion sur la zad et appel général à se rendre sur place pour stopper l’opération
On se sent bien loin du bocage en ces temps sinistres et plein de rage quand on voit ces expériences politiques et humaines détruites avec tant de cynisme.
Mais tout ce qui a été planté pendant ces années de lutte et de résistance, resurgira sans cesse.
Parce qu’on ne peut évidemment pas compter sur les médias du pouvoir,
Voilà un communiqué après la première journée de gaz et de gadoue, de violence et de bobards.
Bilan d’une journée d’expulsion sur la zad et appel général à se rendre sur place pour stopper l’opération
L’après-midi se finit dans un bocage asphyxié par les gaz lacrymogènes
après déjà de longues heures de résistance face à la destruction
d’habitats et fermes de la zad. Au moins 9 lieux de vie collectifs ont
péri, avec leurs divers habitats particuliers brisés, leurs ateliers en
miettes, leurs jardins piétinés : planchettes, planchouette, lama fâché,
noue non plu, youpiyoupi, jessie james, phare ouest, chèvrerie, 100
noms...
L’invasion policière a trouvé face à elle diverses formes de résistance
: barricades, barrages de tracteurs, mêlées, personnes se hissant sur
les toits, chantant, se tenant dans les bras. Dans les champs, face aux
gendarmes mobiles et à leur machines de morts, on trouvait des anciens,
des jeunes, des voisins, des paysans, des occupants, des camarades de
partout. 6 des soutiens mobilisés sur place ont été blessés et 7
personnes arrêtées. Malgré la disporportion des forces en présence,
l’absolue supériorité militaire des gendarmes, un peu de ruse et
d’imagination a suffi à mettre deux fois le feu à leurs machines. Le
dieu de la boue en a embourbé une autre.
A chaque maison expulsée, brisée par les mâchoires des tractopelles,
c’est un pan de la vie ici que l’Etat cherchait à éradiquer, et un pan
ferme de colère qui se soulevait en nous. Une colère qui s’est diffusée
toute la journée à tous ceux qui scrutaient de plus loin ces événements
sans avoir pu encore se rendre sur place. Ils seront désormais de plus
en plus nombreux dans les prochains jours si l’opération continue. Ils
reviendront en masse pour ne pas laisser sans habitat ceux que l’Etat a
cru aujourd’hui expulser du bocage...
La destruction du hangar, des serres et de la bergerie des 100 noms,
l’évacuation de ses ânes et de ses moutons a achevé de dévoiler
l’hypocrisie absolue de la préfecture, y compris sur sa prétention
affichée à conserver les projets agricoles. La préfete en profite pour
appuyer sur un chantage abject à propos des autres lieux abritant des
projets agricoles : abandonnez la vision collective maintenant ou vous
connaitrez le même sort et les mêmes destructions. La maison des vraies
rouges, les jardins maîraicher et médicinal du Rouge et Noir, et bien
d’autres pourraient bien être en ligne de mire demain. En ce qui
concerne cette ferme, un référé pour voie de fait va être déposé par Me
Hurriet à l’encontre de la Préfecture. Les habitants des 100 noms
s’étaient en effet identifiés auprès d’AGO-VINCI et de la préfecture dès
2013, puis de nouveau en 2016 et en 2018. AGO-VINCI l’ont sciemment
ignoré et ont bafoué le droit de la manière la plus grossière en
refusant de les laisser accéder malgré tout à une procédure nominative
d’expulsion. Aujourd’hui encore, l’huissier qui accompagnait l’expulsion
de ce lieu a refusé de les laisser accéder au jugement d’expulsion et de
leur donner son nom.
Toute la journée de nombreux soutiens se sont déjà manifestés :
communiqués et appels de diverses organisations (Sud Rail, Greenpeace,
etc), occupation de la mairie à Forcalquier, rassemblements partout en
France.
Demain, l’Etat annonce la poursuite des expulsions et de sa volonté
d’éradication de l’expérience de la zad. Il faudra les empêcher,
s’enraciner, rester. Nous appelons tous ceux qui peuvent à se rendre sur
place dès l’aube pour leur faire obstacle. Nous appelons à des
mobilisations et réactions déterminées partout ailleurs en france.
La zad restera !
Courage !