Le cycle Démolition Reconstruction

Début Février 2024 L’Agence Nationale de Rénovation Urbaine fête ses 20 ans, l’occasion de faire le bilan sur sa mission.

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Début Février 2024 L’Agence Nationale de Rénovation Urbaine fête ses 20 ans, l’occasion de faire le bilan sur sa mission.

Mise en route par l’ancien ministre de l’économie Jean Louis Borlot sous le mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy, le champ d’action de l’ANRU (Agence de Rénovation Urbaine) entre dans le cadre des programmes nationaux de mise aux normes du parc immobilier français afin de lutter contre le vieillissement et la vétusté grandissante des logements et améliorer la sacrosainte Mixité sociale. Des enjeux de taille au vu du contexte de crise de logement généralisée sur les grandes agglomérations du territoire.

Née en 2003 L’Agence nationale pour la rénovation urbaine prend la forme d’une EPIC soit d’un établissement public de caractère industriel et commercial. Un mariage publique-privé parfois difficile à manier entre l’intérêt général et le profit. Comment à la fois garantir pour les financeurs un "retour sur investissement" tout en répondant à une demande croissante de logement et appliquer les mesures phares des politiques publiques contre l’habitat insalubre et indigne ?

Alors que L’Agence de rénovation urbaine programme de fêter ses 20 ans le 8 Février 2024 en invitant au siège de Pantin plus de 30 "experts" (Ingénieurs, Architectes urbanistes, professeurs de sociologie, Sénatrice, Maire, Directrice de recherche au CNRS, ancien Ministre...) avec seulement 1 représentante d’habitant.e.s qui pourtant est un profil des mieux placé pour parler des réalisations immobilières portées par l’ANRU. Qu’à cela ne tiennent sous l’impulsion de toulousains déjà aguérit des collectifs d’habitant.e.s venus de toute la France font le chemin jusqu’au siège de l’institution pour s’inviter à la fête et donner leur retour d’expérience. " Pourquoi détruire des bâtiments sains et de bonne qualité, dotés de grands appartements, sans vis-à-vis. Des appartements, qui au moment de leur construction, dans les années 60, faisaient la fierté des habitants ? " déclare une habitante du quartier du Mirail de Toulouse, alors interpellée par un journaliste.
Intitulé "Stop aux démolitions ANRU" ce regroupement national de Collectifs et d’associations issus de tout le territoire, sont plus d’une centaine à attendre sous la pluie que quelques uns d’entre eux soient acceptés d’entrer dans les locaux afin de présenter aux plus hautes instances leur proposition commune pour un moratoire (Accord sur la suspension des activités) sur les projets en cours les plus contestables.
En effet la systématisation de destruction massive du bâtit est à mettre en lien avec des intérêts fonciers portés par les financeurs des projets ANRU, comme par exemple Action Logement : collecteur de la participation des entreprises à l’effort de logement (l’ex-1 % logement) qui est régulièrement mise en cause notamment pour sa gestion trop couteuse comme le souligne l’ANCOLS (Agence Nationale de Contrôle du logement social).
Pourtant en mai 2023 Le président d’Action Logement demande une aide immédiate de l’État pour sortir les professionnels de l’immobilier de la crise, caractérisée par des coûts de construction élevés et des difficultés d’accès au crédit. « Il faut agir rapidement. La crise est là » prévient-il en ajoutant que si les besoins du secteur du logement ne sont pas pris en compte, cela conduira à une « bombe sociale » en raison du nombre de personnes qui auront du mal à se loger. Il rappelle qu’en 2017, il y avait 1,7 million de demandeurs de logement social, contre 2,4 millions aujourd’hui. Il s’interroge sur la réduction des moyens alors que la demande est en augmentation.. Notons que l’ascension sociale par l’accession à la propriété aux ménages à faible revenus ne répond qu’en faible partie aux différents problèmes de précarisation et de raréfaction de l’habitat. Beaucoup de candidats aux logements sociaux sont sortis des critères faute de ressources financières insuffisantes ou plutôt ne répondant plus aux nouveaux barèmes d’entrée. Pour finir sur une note cynique et facile notons que l’ANRU se montre excellente élève pour garantir un tremplin sociale en interne, puisque bon nombre de ses cadres ont pu poursuivre leurs brillantent carrières en accédant à des postes ministèriels. (Olivier Klein qui en novembre 2017, il est nommé président de l’ANRU puis devient en 2022 Ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, Catherine Vautrin passe de la présidence du conseil administratif de l’ANRU au poste de ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités depuis le 11 janvier 2024).
En attendant la prochaine nomination, la directrice actuelle, Anne-Claire Mialot s’est engagée le 7 Février à recevoir de nouveau le collectif national, une promesse attendue sous 30 Jours mais qui tarde à voir le jour.
Affaire à suivre.

Retrouvez le contenu de l’appel National
ref conférence presse dans son intégralité :
https://www.youtube.com/watch?v=PAGPc0csqwA


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