Gâcher la fête !

🎧 Un podcast de Primitivi sur l’action organisée lors des 10 ans de Marseille Capitale européenne de la culture (juin 2023)

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🎧 Un podcast de Primitivi sur l’action organisée lors des 10 ans de Marseille Capitale européenne de la culture (juin 2023)

Des travailleur.euse.s de la culture, de l’éducation, du secteur associatif et d’ailleurs se sont invité.e.s au Mucem ce 3 juin 2023. Sur l’esplanade du Mucem et à l’intérieur se célébrait un étrange anniversaire : Celui les 10 ans de Marseille Provence Capitale européenne de la culture 2013. Il se disait même que le président de la république viendrait. Il n’en fut rien.

Pourquoi venir gâcher la fête ? Vous en serez plus en écoutant notre capsule radiophonique du suivi de cette action. Pour cela allez sur notre soundcloud

Ou en regardant et écoutant le podcast mis en images.

Marseille Unie contre l’exploitation & Macron, le collectif à la base de cette action et constitué pour l’occasion s’inscrit dans la lutte contre la réforme des retraites, contre celles contre la précarisation des travailleur.e.s de la culture, contre le démantèlement de l’école publique, contre le RSA sous condition, contre la loi Darmanin sur l’immigration, bref contre ce vieux monde qui empoisonne nos existences.

Interrompant le direct sur France Bleue Provence, il a également été rappelé à la lecture du communiqué que les politiques culturelles comme Marseille Provence Capitale de la Culture 2013 et l’édification du Mucem façonnent la ville gentrifiée et pensée pour les touristes. Marseille devenue une vitrine qu’il est de plus en plus difficile d’habiter à l’heure où nos loyers augmentent et nos espaces collectifs disparaissent. Dans le communiqué lu pendant l’action il a été fait référence au film sorti en 2014 "La fête est finie" de Nicolas Burlaud produit par Primitivi

Pour le reste, tout est dit dans le communiqué et le texte collectif que nous relayons

Photos, crédit libre. Merci aux photographes !

MARSEILLE UNIE CONTRE L’EXPLOITATION & MACRON

A l’occasion des 10 ans du MUCEM, nous, travailleur.euse.s de la culture, de l’éducation, du secteur associatif, nous vous invitons également à la fête mais pour dénoncer ce que représente ce lieu :
- un monde où le service public est privatisé (celui de la culture donc mais aussi celui de l’éducation, de la santé, de la poste ou du service ferroviaire),
- un monde où les travailleurs et travailleuses, avec ou sans papiers, sont toujours plus précarisé.e.s et maltraité.e.s

- un monde qui veut reculer l’âge de départ à la retraite alors qu’il existe d’autres solutions

Ensuite, nous venons dénoncer ceci :

Ce musée et « Marseille, Capitale européenne de la Culture », ont été utilisés comme un véritable cheval de Troie pour accélérer une certaine vision de transformation de la ville,

et puis aussi pour détourner le regard des pressions qui ont eu lieu sur les habitant.e.s et des conséquences sociales :

privilégier l’attractivité pour faire venir à Marseille de nouveaux habitants de classes aisées,
privilégier le tourisme,
exclure des marseillais.e.s de leur propre quartier et du droit à la ville,
réhabiliter sans les habitants plutôt qu’avec,
s’associer à la spéculation immobilière et permettre l’augmentation des loyers

Nous, Marseille Unis Contre l’Exploitation et Macron, disons
non aux villes faites pour les plus riches,
non à cette réforme des retraites,
non à la casse du service public,
non à une immigration choisie excluante, précarisante et à la fermeture des frontières !

Texte long.

Marseille unie contre l’exploitation & macron

Bienvenue aux 10 ans du MuCEM, 10 ans de vitrine, coup de comm’, précarité, instrumentalisation du secteur culturel, et casse du service public !

Feux d’artifice, baleines irradiées, contes féeriques. Quelle incroyable opération de communication nous rassemble aujourd’hui ! Mais que fête-t-on réellement ?

Derrière les strass, lumières et paillettes, cet anniversaire marque une décennie de politiques locales aux conséquences désastreuses, depuis que Marseille a été consacrée capitaine européenne de la culture. Si le MuCEM peut se targuer de célébrer en grande pompe, c’est bien que comme beaucoup d’institutions culturelles nationales, ce musée s’obstine à détourner le regard du contexte de mobilisation et d’embrasement historique que nous traversons depuis 2013.
Contre la dépolitisation de nos lieux de travail et de lutte, nous travailleur.euse.s du secteur culturel, éducatif et associatif marseillais, réuni.e.s en Assemblée Générale, représentant.e.s de collectifs et militant.e.s, nous nous invitons à la fête ! Celle de la privatisation du secteur public, celle de la précarisation continue, celle de la casse de nos acquis sociaux, celle de la gentrification insidieuse de Marseille, ville-laboratoire des politiques publiques les plus violentes et discriminantes par ailleurs.

Mais aujourd’hui, le coeur est à la fête ! Réjouissons-nous ! Divertissons-nous ! Nous aurons tout le temps demain pour mieux ignorer les dégâts que les politiques néolibérales infligent quotidiennement à nos vies et à nos conditions de travail ! Premier musée national déconcentré, le MuCEM en cristallise les effets délétères. Cette commémoration signe une décennie de précarisation des salarié.e.s/prestataires du secteur culturel marseillais.
Derrière la résille de béton, la réalité des travailleur.euse.s du MuCEM est scandée par le recours à outrance aux stages et aux services civiques, aux contrats dits aidés, à la reconduction illégitime des CDD, au salariat déguisé, à des prestataires de services.

Derrière le vernis intellectuel et les opérations de communication posant le MuCEM comme avant-garde des questions de société, c’est, pour les employé.e.s des prestataires, le fonctionnement d’une entreprise privée qui prévaut, se déchargeant des missions de service public.

En 2013, c’est bien un fantastique laboratoire de la culture néolibérale qui a été inauguré avec la désignation de Marseille en Capitale Européenne de la Culture, célébrée en grande pompe lors de l’inauguration du MuCEM par François Hollande. Avec le parachutage de Pierre-Olivier Costa à la direction du MuCEM, entre autres nominations, Emmanuel Macron continue d’avancer ses pions.
À la mainmise des pouvoirs publics nationaux s’associe un vaste programme de gentrification de Marseille, devenu un laboratoire d’expérimentation urbaine et sociale, lui aussi piloté d’en-haut. En 2023, le bilan est sans appel : sous couvert de renforcer l’attractivité ou de dynamiser les quartiers, la mise en oeuvre de projets tels qu’Euromed, les Terrasses du port ou la prochaine Cité scolaire internationale « Jacques Chirac » (par Bouygues construction et les architectes du MuCEM Ricciotti & Carta) n’a conduit qu’à lisser le paysage urbain, homogénéiser les populations et exclure des marseillais.e.s de leurs propres quartiers.

Nous refusons de voir la culture plus longtemps instrumentalisée pour faire de Marseille cette capitale du capitalisme culturel.
Faisons converger les colères, dénonçons la réforme des retraites, la destruction du code du travail, de l’assurance chômage, la précarité généralisée des travailleur.euse.s avec ou sans papiers, le démantèlement de l’école publique, le RSA sous conditions, la Loi Asile et Immigration. La liste est longue et la logique toujours la même : s’assurer une main d’œuvre corvéable et flexible à laquelle on imposera de travailler toujours plus long-temps, dans des conditions toujours plus dégradées.

Nous refusons de tourner la page, non pas pour nous accrocher en vain au mirage d’un mouvement social fantasmé, mais parce que les enjeux vont au-delà de la réforme des retraites ! Nous refusons ce monde d’expulsions, de gentrification et de précarisation !




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