Allons enfants… de Vassal !

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Allons enfants... de Vassal ! from primitivi on Vimeo.

Alors bien sûr que la patrie de Vassal préfère les enfants (...)

« Au commencement, Martine fait un héritage. À 25 ans, Vassal se retrouve à la tête de l’entreprise textile familiale. La société de 240 salariés fabrique des uniformes pour l’armée. La suppression du service militaire nationale ne fait pas ses affaires. » (article « Martine en héritage » dans Le Ravi n°181)

- Dis, Papé Jean-Claude… Pour les invendus, on organise un bal costumé ?
- En voilà une bonne idée, petite… Prends le Département et fais-les danser !

Depuis 2016, les bals patriotiques du conseil départemental des Bouches-du-Rhône sont l’occasion de « sessions pédagogiques ». Il n’y est évidemment pas question de rendre hommage à Pétain ou de faire connaître explicitement l’importance de cet homme-ci dans la formation politique de tel.les ou tel.les organisateur.trice.s.

L’administration française est toujours plus habile à faire diversion (et à privilégier les temps de concentration…) qu’à assumer ses responsabilités. En tout cas, par rapport à un Désiré Bianco âgé de 13 ans, qui part en guerre un 2 mai 1915 et meurt au front une semaine plus tard, ou à un enfant de la rue à qui on propose une passe qui lui permettra de bouffer ou dormir le soir même, on peut se convaincre que Vassal est quant à elle pleinement dans son rôle lorsqu’elle décide d’organiser années après années les susdits bals patriotiques, d’y célébrer ce même Désiré Bianco, en refusant pendant tout ce temps de venir en aide à des centaines de mineur.e.s en réel danger.

Martine Vassal aspire à une culture d’enfants sacrifiés. Elle l’assume et le signe !

Patrimoine à rénover… Désiré Bianco est un « héros français » de la première guerre, tout comme Pétain. Né à Marseille, il aurait été fasciné très tôt par « le passage des troupes [qui] défilent (…) la fleur au fusil ». On trouve un hommage filmé et retranscrit, en l’honneur de la très courte légende de Désiré Bianco sur le profil fb de La Délégation Var de la Fondation de la France Libre. Extrait de cette lecture publique réalisée le 11 novembre 2018 à La Seyne-sur-Mer :
« Désiré Bianco dont la famille originaire du Piémont a immigré dans le sud de La France a été tué le 08 mai 1915 en Turquie. Trop jeune pour s’engager dans l’armée française, il sera refoulé plusieurs fois avant de s’embarquer clandestinement sur le France, le 02 mai 1915 qui convoie le 58ème régiment colonial. Il deviendra pupille du régiment, sorte de mascotte (…) n’ayant pas l’âge pour combattre. Cette histoire faite de courage et dévouement mérite d’être transmise aux élèves, [l’histoire] de ce très jeune volontaire « étranger » qui a ému jusqu’au Président (...), le souvenir de [cet] enfant-héros (...) ce très jeune volontaire qui devait garder le sabre du commandant de son régiment aurait chargé avec le sabre aux cris de « En avant à la baïonnette » (*) ! Cette histoire du plus jeune poilu volontaire mort pour la France parle en cette dernière année du centenaire à la génération actuelle pour se souvenir par cet exemple des générations décimées par la Grande Guerre. »

Le mot « exemple » signifie à la fois exemplaire, exception à suivre... et/ou échantillon égal, semblable, similaire à... un exemple parmi d’autres « des générations décimées ». Ce second aspect est bien hypocrite alors que l’on parle de « héros ». Bianco est un patriote d’exception, en état de grâce. Voilà tout. Le mot « étranger » est placé entre des guillemets dans la transcription. Étrange ?
Et le mot « volontaire » quant à lui n’a visiblement pas besoin de nuances.

« Une main appuya doucement sur sa poitrine et l’enfant se détendit.
- Depuis combien de temps es-tu avec nous, Joby ?
- Trois semaines, monsieur.
- Évadé du toit paternel ou engagé dans les formes, mon garçon ?
Silence
- Question stupide, reprit le général. »
(Extrait de Le Petit Tambour de Shiloh de Ray Bradbury)

(*) Même si Gavroche n’est pas le soldat d’une armée organisée au service d’un pays prétendument développé, OUI, Gavroche a tout de l’enfant-soldat et Victor Hugo en fait bien un héros… ET NON, rien n’interdit de renier Victor Hugo (toujours pas de délit d’outrage en France à son sujet... à ma connaissance). POURTANT en comparant cette dernière phrase de Désiré Bianco à la dernière phrase du personnage des Misérables, il y a quand même tout un monde. Oui ? Non ?


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