Bolivie : Déclaration de la 8° Marche Indigène à propos de la rupture du dialogue avec les ministres.

Aux premières heures de l’après-midi, la 8ème marche indigène a fait connaître la déclaration suivant au sujet de la rupture du dialogue avec la commission des ministres ayant voyagé au Beni.

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Aux premières heures de l’après-midi, la 8ème marche indigène a fait connaître la déclaration suivant au sujet de la rupture du dialogue avec la commission des ministres ayant voyagé au Beni.

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La 8ème grande marche pour la défense du TIPNIS [1]

LE GOUVERNEMENT N’A PAS DE PRÉDISPOSITION A DIALOGUER, LA MARCHE CONTINUE

Pto. San Borja, Territoire Indigène Multiethnique, 25 AOÛT 2011
11ème jours de marche

Nous avons déjà parcouru 116 km durant 11 jours de marche, nous sommes partis 700 agriculteurs des basses et hautes terres et maintenant nous sommes plus de 1 500 marcheurs, cette mobilisation est déjà une réalité inéluctable pour tous les secteurs sociaux de notre pays et du monde.

Nous voulons à nouveau remercier les innombrables marques de soutien et d’appui à notre initiative, qui nous encouragent à continuer dans cette lutte pour le respect pour nos territoires, le droit de vivre correctement en tant peuples.

Dans l’après-midi du 24 de ce mois d’août nous avons reçu avec surprise et espoir une commission du gouvernement, composée de Walter Delgadillo, ministre des travaux publics, de Teresa Morales, ministre de la production, de Cinthia Silva, vice-ministre d’environnement, de Víctor Hugo Vázquez, vice-ministre du Développement rural et de Luis Sánchez, Directeur de l’Administratrice Bolivienne des Routes ABC. Nous décidons de les recevoir de manière respectueuse, malgré les attaques diffamatoires continues de la part du Président (Evo Morales) et de plusieurs fonctionnaires.

Cette décision a été importante pour que nous démontrions notre volonté de dialogue et notre capacité à afficher le fait que peu importe qui tente de dévier l’attention des revendications exprimées par la 8ème marche indigène. Nous décidons de déclarer conjointement cette réunion comme préparatoire au "dialogue" dans l’intention d’établir des accords et d’établir les bases pour un vrai dialogue, qui se tiendra dans la Station Biologique du Beni quand arrivera la marche, et où sera présent le président Evo Morales.

Ce matin, vendredi 26, nous avons travaillé sur une proposition méthodologique sur des axes thématiques qui regroupent nos revendications, selon le détail suivant :

1. - TIPNIS
2. - La terre et le territoire
3. - L’Environnement, les ressources naturelles et les aires protégées
4. - Les demandes sociales
5. - Le développement économique
6. - Le développement législatif
7. - Le droit à la consultation

Une fois cela convenu, nous avons sollicité en accord avec la note envoyée au président à la date du 23/08/2011, la présence des ministres suivants : Celui de planification et du développement, de l’éducation, de l’environnement, de la santé, des travaux publics, des hydrocarbures et de l’énergie, du développement rural et des terres, de la production, de l’autonomie, de la justice et du gouvernement, du vice-ministre des terres, du directeur national de l’INRA et de la présidente de l’YPFB. Les autorités ont sollicité un délais pour se consulter.

Le soir se sont présentés les vice-ministres de l’environnement et du développement rural, en indiquant que dans les prochaines heures la commission complète serait présente pour faire connaître la réponse de l’État.

Trois heures plus tard, nous n’avons reçu aucune réponse. Il semblerait que notre bonne foi pour établir un dialogue dans cette localité ait été mal comprise par le gouvernement puisqu’il n’a pas répondu à nos demandes.

D’un autre côté, les attaques contre nos dirigeants au lieu de cesser, se sont radicalisées. Nous savons que le procureur Peralta qui a émis des requêtes illégales d’écoute de nos frères a renoncé sans avoir été accusé de violation de nos communications personnelles. José Manuel Pinto, vice-ministre des terres, mis en cause dans l’affaire de "l’INRA parallèle" a lui aussi renoncé.

Face à cette nouvelles tromperie du gouvernement, qui d’abord injurie, diffame et insulte le mouvement indigène pour ensuite aménager un dialogue et finalement le laisser en plan, nous avons décidé de

Premièrement, continuer notre marche demain jusqu’à la communauté de Santa Ana de Moseruna, au sein du territoire indigène multiethnique (TIM).

Deuxièmement, nous continuons à être ouvert au dialogue, dans la Station Biologique du Beni, le jour où la marche arrivera, avec la commission des ministres indiquée plus haut et le Président Evo Morales.

Fait au poste sanitaire de Puerto San Borja.
Vendredi 25 août 2011.

Source : Blog de la 8ème marche indigène
Traduction : Primitivi


[1Pour un éclaircissement sur le problème de la route Tunari-San Ignacio voir le blog levantate.

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