Deux ans après la destitution par la force du président Manuel Zelaya on assassine toujours aussi facilement les protestataires, qu’ils soient journalistes, représentants syndicaux ou de mouvements sociaux, professeurs ou tout simplement étudiants.
Depuis la prise de pouvoir par Micheletti, puis "l’élection démocratique" de Lobo, l’Etat et les latifundistes n’en finissent plus de tuer en toute impunité dans le petit pays d’Amérique Centrale. Cela fait longtemps que le monde a les yeux tournés ailleurs. Il faut également rappeler que les Etats-Unis ont ouvert une seconde base militaire sans que personne en dehors des honduriens n’y trouve rien à redire. Peut-être parce qu’il n’y a pas de prétrol au Honduras...
23/08/2011 Assassinat de dirigeants ruraux au Honduras
Deux dirigeants ruraux du Bas Aguán, au nord-ouest du Honduras, ont été assassinés ce week-end. Il s’agit de Secundino Ruiz Vallecillo et de Pierre Salgado, assassiné avec son épouse Reina Mejía.
Pierre Salgado et son épouse ont été assassinés ce dimanche dans leur logement du village La Concepción, à Tocoa, département de Colomb. Salgado était le vice-président du Mouvement Unifié des Paysans de l’Aguán (MUCA).
Samedi dans le même quartier Secundino Ruiz Vallecillo, président du Mouvement Paysan de Revendication de l’Aguán (MARCA) a également été assassiné. L’assassinat s’est produit à la sortie d’une banque. Selon la police, il s’agi d’un délit commun.
Mardi dernier, Porfirio Lobo président du Honduras, a décrété la militarisation du Bas Aguán [1] suite à des affrontements dans cette zone. Le mandataire a envoyé environ 600 soldats et policiers sur place.
Le conflit a commencé quand 200 paysans ont tenté d’occuper la propriété le Pas Aguán, une propriété de l’entreprise "Exportadora del Atlántico". Durant la tentative d’occupation, 6 personnes ont été tuées et 14 blessées.
Dans la région, 4 000 familles représentées par 9 organisations champêtres luttent pour récupérer les terres acquises grâce à la réforme agraire instituée par l’ancien président Manuel Zelaya. Actuellement, les terres se trouvent entre les mains de trois propriétaires latifundistes (NDT : et proches du président Lobo).
Il s’agit de Miguel Facussé, de René Morales et de Reynaldo Canales. Ces propriétaires terriens possèdent plus de 25 000 hectares de terre dans la zone du Bas Aguán.
Il faut rappeler que durant les derniers mois 11 personnes ont été assassinés dans ce conflit territorial. [2]
Après ces assassinats les organisations sociales du Honduras sollicitent l’envoi d’une commission internationale sur la zone.
Depuis 2009, environ une centaine de personnes sont mortes dans des affrontements armés entre des paysans et des agents de sécurité privée des propriétaires terriens Facussé, de Mûriers et de Canaux. (NDT : Tous ces crimes restant à ce jour impunis)
25/08/2011 Assassinat d’un étudiant au Honduras
Un étudiant hondurien de 17 ans a été assassiné ce lundi par des inconnus. Il s’agit de Nahúm Alexander Guerra. Le jeune homme participati à l’occupation pacifique d’un institut en rejet de la Loi Générale de l’Éducation.
À Santa Barbara, des représentants du Front Départemental de Résistance Populaire ont informé que Nahúm Guerra a été assassiné dnas la nuit du 22 août dernier.
Nahúm montait la garde avec plusieurs de ses camarades à la porte de leur établissement qui était occupé en signe de protestation contre la Loi Générale de l’Éducation.
A ce moment des inconnus sont arrivés à bord d’un véhicule et ont tiré contre les jeunes hommes en blessant Guerra à la poitrine et au bras.
En mars dernier, un professeur avait été assassiné après la répression policière contre une marche de protestation contra la privatisation de l’éducation au Honduras.
De la même manière il y a deux semaines, la police hondurienne a délogé huit établissements occupés par des étudiants et elle a dissous une manifestation d’étudiants sur l’aéroport de Toncontín dans la capitale.
Malgré les poursuites, le secteur éducatif du Honduras maintient les mouvements de protestations en signe de rejet de la Loi Générale de l’Éducation.
Les corporations éducatives ont dénoncé qu’avec cette réglementation le gouvernement de Porfirio Lobo cherche à privatiser l’enseignement et réduire l’investissement de l’Etat dands ce secteur. Ils considèrent cela comme une violation au droit à l’éducation.
Sources : Agencia Pulsar
"Asesinan a dirigentes campesinos en Honduras" et "Asesinan a estudiante en Honduras"
[1] Voir "Gobierno hondureño militariza zona de Bajo Aguán", en espagnol
[2] Le conflit initié par un coup de force des latifundistes date de la dictature de Micheletti et se poursuit sous la présidence de Mr Lobo. Voir les différents articles