Le Festival CulturAmerica de Pau rend hommage à la résistance hondurienne
Le 18° festival latino-américain CulturAmérica de Pau qui a débuté depuis le 12 janvier met le Honduras à l’honneur et rend hommage à la résitance de la population hondurienne.
CARLOS HUMBERTO REYES, syndicaliste, grande figure de la Résistance, sera l’invité d’honneur du 18 Festival latino-américain CulturAmérica de Pau (France)
Pourquoi ce geste fort ? Tout simplement pour rendre hommage à la résistance du peuple du Honduras contre le premier coup d’Etat militaire de "l’ère Obama". Nous attendions du nouveau président nord-américain ce qu’il avait promis : "une nouvelle politique latino-américaine". La "lune de miel" est terminée. L’état de grâce aura été de courte durée. Le très objectif "Le Monde", dont on connaît la sympathie introvertie pour les mouvements d’émancipation sociale, titre : "Les critiques commencent à monter en Amérique latine contre l’administration de Barak Obama" (20-21 décembre 2009). Et sous la plume du très repenti Paulo A. Paranagua, cela relève de la neutralité la plus parfaite qui soit.
Par la grâce des Etats-Unis, le Honduras est retourné aux années 1970, les années des « escadrons de la mort », des disparus, de la répression sordide, de l’ingérence militaire du Pentagone… Le voilà redevenu « porte-avion des Etats-Unis » et gendarme de l’Amérique centrale, hier contre le « péril rouge », « l’axe du mal », aujourd’hui contre l’épouvantail chaviste. L’objectif de « l’Empire » reste de refouler les mouvements de libération, de reconquérir l’hégémonie continentale. Et Washington n’a même pas cillé lorsque le ministre putschiste hondurien des Affaires étrangères a traité Obama de « nègre inculte ». Il a été remplacé par sa Vice-ministre, membre de l’Opus Dei, et qui considère l’avortement comme un crime. Belle continuité !
Pour avaliser le « golpe », Washington avait besoin d’une très démocratique mascarade électorale, comme au bon vieux temps des républiques bananières. C’est fait le 29 novembre. Un parfait crime « démocratique ». L’Union Européenne s’inclinerait vers la reconnaissance des heureux élus. Tout est bien qui finit bien dans le meilleur des mondes libéral…
En mettant à l’honneur Carlos Humberto, le Festival latino-américain de Pau se place délibérément du côté de la défense des Droits de l’Homme et de la souveraineté des peuples. Il n’acceptera pas que le silence et l’indifférence s’installent. Lorsque « le miroir de la vie s’obscurcit » (Paul Eluard), prenons tous garde.
Jean ORTIZ, Universitaire, Président du Festival CulturAmérica. plus d’information : http://www.culturamerica.fr