Relais des infos suite aux arrestations après la manif du 23 à Calais.
On fait tourner les dernières nouvelles sur Paris Luttes Info. Arrestations, gardes à vue, comparutions immédiates, obligations de quitter le territoire, répression : le mot d’ordre c’est défense commune et totale :
Libération immédiate et retrait de toute charge contre les manifestantEs arrêtéEs !
Voilà l’article qu’on a récupéré :
Suite à la manifestation pour l’ouverture des frontières de samedi 23 janvier à Calais et à l’occupation d’un ferry, la police a procédé à 15 garde à vue. Huit personnes sont déférées ce lundi devant le tribunal de Boulogne sur mer pour l’occupation du ferry et risquent jusqu’à six mois de prison et une amende [...]. (Le procès est reporté au 22/02. Les six migrants sont placés en détention jusqu’au procès pour défaut de représentation, les deux militants sont placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre dans la région.)
Trois italiennes sont en centre de rétention avec des obligations de quitter le territoire français.
Ce samedi 23 janvier 3000 migrants, réfugiés de la jungle, réfugiés et sans-papiers de Paris, de Marseille, de Lille et d’ailleurs, membres de mouvements de solidarité de Calais et sa région et d’autres villes, militantEs,venus d’Angleterre, de Belgique et d’Allemagne ont manifesté à Calais. C’est la plus grosse mobilisation sur ce sujet ayant eu lieu à Calais. Au même moment des manifestations du même type ont eu lieu à Evros à la frontière entre la Grèce et la Turquie et à Lampedusa.
Malgré quelques provocations, très peu nombreuses, de l’extrême droite, la manifestation a eu le visage de la détermination et de la solidarité. La confiance transmise par cette magnifique manifestation a amené des centaines de migrants à décider d’obtenir ce qu’ils revendiquent légitimement, leur liberté de circulation. Après la fin de la manifestation, débordant les forces de police ils ont manifesté jusqu’au port pour tenter d’embarquer sur un bateau. Plusieurs dizaines ont même réussi à entrer sur un ferry à quai.
Suite à cette action la police a arrêté au moins 11 personnes solidaires et 24 migrants. La manifestation a été la démonstration que la solidarité est un projet de société qui a bien plus d’avenir que les politiques menées actuellement, qui font de Calais une ville sinistrée et barbelée.
Nous exigeons donc la libération immédiate de touTEs les manifestantEs arrêtéEs quels que soient leur statut ou leur nationalité et le retrait de toutes les charges.
Le collectif unitaire d’organisation de la manifestation
Premiers signataires : ATMF, CNT-RP, CISPM, CSP 75, Droits Devant !!!, NPA
Occupation du Spirit Of Britain
Ce 23 janvier, une manifestation en solidarité avec les réfugiés vivant dans la Jungle a rassemblé un nombre considérable de personnes à Calais. L’appel provient de groupes extérieurs à Calais, principalement le CISPM (Coalition Internationale des Sans-Papiers et Migrants), l’ATMF(Association des Travailleurs Maghrébins Français) et un grand nombre d’autres organisations solidaires. Les participants sont ainsi venus de toute la France mais aussi d’Allemagne, de Belgique, des Pays-Bas et du Royaume-Uni.
Le rassemblement débute à 14h à l’entrée de la Jungle et se dirige vers le centre-ville. Les personnes venues en solidarité sont rejoints par des habitants de la Jungle tout au long de la manifestation, afghans, soudanais, kurdes, syriens, et bien d’autres nationalités. Le dispositif policier ést massif, avec au moins une compagnie de CRS en faction, munis de murs anti-émeutes, d’un canon à eau et d’uniformes anti-émeutes.
La marche se heurte à quelques calaisiens associés à des groupes fascistes. L’un d’entre eux, après avoir provoqué les manifestants, se retrouvant en face d’une foule en face de sa maison, sort un fusil et le pointe contre cette même foule. Après qu’une flopée de projectiles fut lancée vers le jardin de ce bouffon, la manifestation se rassemble et a continue son chemin, laissant quelques tags sur son chemin.
La manifestation, rassemblant plus de 2000 personnes, arrive vers 4h à place d’Armes où a lieu une prise de paroles de différents participants et où la statue de Charles de Gaulle est repeinte. Un groupe d’habitants de la jungle tente alors de dynamiser la foule et impulse un mouvement vers le port. Le groupe ainsi formé réussit à briser la ligne de CRS et avance rapidement vers le port. Un peu plus de 1000 personnes se rapproche de la zone portuaire en passant au travers des grilles de sécurité passant à côté des flics complètement dépassés. Près de 500 personnes parviennent ensuite à pénétrer la zone d’embarquement du port, pendant que les autres sont très vite repoussés par les flashballs et grenades lacrymogènes tirées en direction du trou fait dans le mur grillagé.
Ce même groupe court ainsi vers le ferry “The Spirit of Britain” et commence à grimper sur le bateau. Les employés du port et la Police Aux Frontières arrive rapdiement mais reste à distance. Pendant que plus de 50 personnes commencent à occuper le bateau, un employé sur le bateau commence à arroser les gens avec une lance à eau, ce qu’il continuera jusqu’à la fin de l’occupation.
Peu après, les groupes restés devant le bateau commencent à marcher dans le port et sont rapidement chargés par les CRS qui arrivent en nombre. Une fois que ceux-là aient été chassés du port, la police locale continue de leur courir après, à coups de matraques et de gaz lacrymos dans toute la ville jusqu’à la Jungle.
Enfin, il aura fallu jusqu’à 20h30 pour que les CRS évacuent le bateau, arrêtent certains et forcent les autres à aller à la Jungle. Pour le moment, 3 italiens sont détenus au CRA de Lille sous OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français), 4 personnes sont sortis sans charge de 24h de Garde à Vue et près de 100 personnes sans-papiers auraient passés la nuit au CRA de Coquelles et ont été peu à peu relâchées. 8 autres personnes avec et sans papiers qui étaient en garde à vue vont passer en comparution immédiate lundi au Tribunal de Grande Instance de Boulogne-sur-mer à 14h.
Comme d’habitude, les autorités et les médias anglais et français tentent de saper la légitimité de ces actions en les attribuant au “groupe anarchiste No Border”. C’est effectivement plus facile de vendre en entretenant l’image raciste des pauvres réfugiés, incapables de s’organiser et de revendiquer quelquechose et d’attribuer tout ce qui s’organise aux Européens. Et bien non, la réalité est toute autre, des milliers de personnes sont bloquées à une frontière, plus violente que jamais, et sont forcés de s’organiser contre elle et oui, Calais Migrant Solidarity soutiendra toujours ceux qui expriment leur volonté de se battre pour leur liberté et contre le traitement que l’Europe leur fait subir. Le traitement médiatique profondément raciste des actions que les personnes sans papiers mènent fait bien partie de ce que nous comptons combattre.
Ainsi, en solidarité avec toutes les personnes criminalisées par le régime des frontières et en soutien avec l’action qui s’est déroulée ce samedi, soyez nombreux devant le TGI de Boulogne-sur-mer demain à 13h30 !