Comme en parle très bien mondialisation.ca dans l’article "Porto Rico : grève des étudiants, la tension monte", cela fait presqu’un mois que les étudiants de l’Université publique de Porto Rico (UPR) bloquent les cours pour protester contre une réduction budgétaire. Ils occupent le campus et sont encerclé par la police qui empêche toute relation avec l’extérieur, même l’apport de nourriture (la police a même frappé et arrêté un père qui tentait d’amener des vivres à son fils voir la vidéo).
En réaction à cette attitude complètement inutile, réactionnaire et pour le moins imbécile du pouvoir portoricain, Eduardo Galeano, figure bien connue de la nouvelle Amérique Latine, a écrit une lettre adressée au gouvernement de Puerto Rico. Un message de sagesse supplémentaire à l’actif de l’auteur Uruguayen.
Les étudiants leur tendent des fleurs.
(photo : Ricardo Alcaraz de Diálogo Digital)
Les paroles d’Eduardo Galeano aux autorités portoricaines
De : Eduardo Galeano
Pour : Spécial pour un dialogue
Mes chers frères portoricains :
Les peuples qui n’écoutent pas les demandes de leurs étudiants courent le risque de se retrouver sans avenir. La citoyenneté estudiantine est celle qui conserve le feu sacré de l’espoir des peuples, et ils la gardent avec leur courage, avec leur témérité, avec leur inviolable capacité à rêver. Il faut écouter les étudiants, tendre l’oreille, les regarder dans les yeux et lire ce qu’ils nous disent à travers leurs actions, mais surtout le faire avec un désir allumé dans le regard. Quand le reste (de la population) cède et se retire dans le terrier confortable de la convenance, les étudiants se lèvent. Quand le reste pense aujourd’hui non, demain peut-être, les étudiants disent : maintenant. Quand le reste s’habitue à ce qu’il y a, les étudiants nous montrent le sentier lumineux de l’avenir.
Dans des moments comme celui-ci, quand notre Amérique latine souffre, avec le reste de monde, des conséquences néfastes de l’écroulement de l’avarice du capitalisme sauvage, aujourd’hui plus que jamais, nous ne pouvons nous donner le luxe de tourner le dos à nos étudiants. Il y a une communauté internationale qui observe avec intérêt le développement de ce mouvement. Nous attendons, des autorités universitaires et gouvernementales, le plus grand respect. Renoncez à l’usage de la force. Soyez prêts à négocier avec eux une paix, d’égal à égal. Écoutez-les. Soyez généreux. Ils ne sont pas dans l’enceinte, retranchés dans le campus, par pur caprice. Ils sont là parce qu’ils sont le coeur, la flamme vive de l’université.
et en eau des étudiants grévistes.
(photo : Ricardo Alcaraz de Diálogo Digital)
Source : Dialogo Digital "Palabras de Eduardo Galeano a las autoridades puertorriqueñas"
Traduction : Primitivi