Quelques Resolutions inspirantes sur nos territoires
Retours d’expériences des mobilisations percutantes en France
Au printemps dernier, via l’appel de trois Fondations, Un Monde par Tous, Charles Léopold Mayer, et Danielle Mitterrand nous étions invités à réaliser une série d’interviews sur des collectifs alternatifs en France. Plus d`une trentaine se sont retrouvés en île de France pour partager l’avancée de leurs mobilisations politiques et citoyennes et renforcer les passerelles entrent eux. Leurs champs d’actions se partagent sur divers secteurs allant de l’accès alimentaire ou juridique, la gestion du droit au logement et la gestion écologique des territoires ruraux. Chacuns de leurs mouvements ont pour tronc commun de remettre en question la démocratie représentative et d’offrir des moyens de construire une démocratie directe avec l’ensemble des citoyens impactés. Des actions d’une efficacité remarquable qui pourront inspirer certains d’entre vous pour l’année à venir.
Nous vous proposons ici quelques extraits et commentaires et vous pouvez retrouver l’ensemble des intervenants comme Max DAUTEL / Longo Maï et Foncière Antidote, Tarik BELKADI / Cantine des Femmes Battantes et association A4, Joël DOMENJOUD / Là Qu’on Vive à Commercy & lutte de Bure, Bouchra RAFIK / Pas Sans Nous, Laurent JEANPIERRE / Sociologue des utopies réelles, et bien d’autres sur la playlist Alter-Territoire et Plaidoyers
Benjamin est actif depuis quelques années sur le plateau des milles vaches qui regroupe une dynamique d’initiatives rurales collectives actives depuis une vingtaine d’années sur les territoires de La Creuse, La Haute vienne et la Corrèze.
Ils et elles construisent et partagent ensembles des collectifs de vie, de production, d’entreprises coopératives, d’association d’éducation populaires autonomes pour arriver à s’entendre autour d’un projet commun de territoire. Leurs revendications passent par des mobilisations, des enquêtes, et en construisant des réponses à des besoins préalablement identifiées par les acteurs et usagers. Ils et elles s’emparent par exemple des questions des ressources, notamment sur les modes d’exploitation de la foret pour freiner la sylviculture intensive industrielle et mettent en place des formes d’acquisition collective de parcelles forestières pour mieux défendre les formes de sylviculture douce. Un autre groupe au sein du syndicat travaille sur l’eau, sa qualité et les coûts d’unité écologique sur les cours d’eau et leurs régimes municipaux. D’autres investissent la questions des exilé-e-s, notamment les personnes expulsées, soit comment accueillir les personnes dignement sur le territoire. Et certain-e-s dédient leurs compétences autour d’espaces éducatifs, de soutien psychologique, et d’entraide juridique. Il s’agit en somme de « Pouvoir être promoteur d’un service public … arriver à relocaliser la production, la transformation et l’usage des ressources »
Dans cet entretien Fathi Bouaroua nous présente le parcours inédit de l’Apres M, un renversement économique faisant suite à la mobilisation de salariés d’un fast food Mac Donald alors soumis à une fermeture. Les 77 salariés en grève ayant préservé les machines de productions et les locaux ont pu investir ce bien et y ouvrir en plein pandémie un espace solidaire de restauration. Quelques mois plus tard La nouvelle mairie centrale de Marseille rachète les locaux et laisse le bien en gérance a tous ceux qui ce sont mobilisés. L’enjeu a long terme est de réembaucher l’ensemble des 77 salaries avec un palier à court terme de 25 puis 35 contrats ; maintenir les distributions et maraudes alimentaires, et ouvrir en ces lieux un restaurant solidaire grâce a tout un maillage associatif local et une économie innovante. Cliquer sur ce lien si vous souhaitez encourager cette action par un don.
Habitant du bocage de la ZAD Notre Dame des Landes, et membre du rassemblement les Soulèvements de la Terre, qui est une coalition nationale contre les aménagements capitalistes sur le territoire. En parlant du succès de la Z.A.D Notre Dames des Landes, "Avoir sauvé 2000 hectares de bocages durant la lutte de Notre Dames des Landes est une victoire qui selon Benoît doit servir de tremplin pour monter en grade sur d’autres lieux soumis à l’artificialisation des sols et à l’accaparement agro-industriel. Au vu de l’urgence écologique en cours, ces collectifs se battent pour attiser un changement majeur des mouvements sociaux en faisant perdurer des leviers de propagation des luttes de façon bien plus intensive que ce que l’on a produit jusqu’ici. Selon Benoît le monde paysan est en train de disparaître parcequ’il y a un ensemble de terres qui vont soit être bétonnées soit être vendues au profit de l’agro-industrie. Un des dernier soulèvement majeur et bien trop réprimé fut contre les méga bassines de retenue d’eau qui seriront essentiellement aux mono cultures intensives dont celles de maïs. « On a plutôt dans l’idée que la manière très centrée, très autoritaire et verticale dont fonctionnent les institutions et leurs liens avec des lobbys capitalistes et industriels est tout à fait dommageable, toxiques, et qu’il faut profondément la remettre en cause. »
Chloé est juriste en droit de l’environnement et durant son parcours a pu accompagner de nombreux collectifs en lutte sur le terrain via des recours juridiques contre des projets imposés et polluants. Elle participe au développement de la carte Reporterre qui recense en 2022 plus de 400 luttes face à des projets environnementaux extrêmement polluants sur le territoire français. Forte de son expérience elle fonde avec Victor Vauquois l’association Terres de luttes qui vise a apporter de l’aide aux luttes locales via des formations de mobilisations et de communications, et des mise en réseau. Selon Chloé aujourd’hui les mobilisations sur notre territoire ont besoin d’avoir accès à davantage d’outils de plaidoyers médiatiques juridiques et politiques, et de mise en réseau pour créer de multiples coalitions. Elle insiste sur le fait que les victoires grappillées se font sur des échelles locales, c’est un changement venu des expériences locales qui pourra forcer un changement plus global à l’échelle national.
Représentant de l’association APUII situe a Saint Denis et actif sur le territoire national, leur objectif est d’outiller de façon technique ( soutien juridique, politique et urbaniste) les habitant-e-s touchés par des projets de rénovation urbaine et victimes de délogements.
Comment renforcer la participation des habitant-e-s et valoriser leurs expertises par le financement de leur travail de terrain dans la gouvernance des projets immobiliers.
Au cœur des institutions Julian est fonctionnaire territorial de la ville de Grande-Synthe dans le nord de la France, près de Dunkerque. Il travail quotidiennement au sein du service dédié à l’éducation populaire. Très actif sur les questions de subsistance alimentaire, d’écologie social et leurs liens sur la santé dans les quartiers populaires et de reconnaissance des compétences des habitant-e-s . Thématique agricole et alimentaire bio, notamment dans les cantines scolaires dont les sur plus des coûts sont assumer par les collectivités et sur les quartiers les plus précaires via des productions maraîchères locales sur des terres rachetées par les collectivités, soit 26 hectares en 2022.
