Le week-end du 29-30 octobre, rue Briffaut, réquisition d’un lieu laissé vide, le cercle Saint-Michel.
A Marseille comme ailleurs, abandon rime souvent avec "requalification".
De nombreux bâtiments, places, lieux sont laissés vacants, pourrissent puis sont détruits au profit de projets immobiliers sonnants et trébuchants. On le sait, la politique de la ville ne s’intéresse plus qu’aux touristes, il faut que Marseille se transforme en mégalopole touristique. La rue de la République, la Joliette, le Vieux-Port ne sont plus que des zones sans vie où la baguette à selfie règne.
Encore ce week-end du 13-14 janvier, cette Ville de Marseille, la région et la métropole nous ont montré qu’elles étaient capables de dépenser 450 000 euros pour clamer au monde qu’elles aussi voulaient devenir des aimants à investisseurs, des casinos à ciel ouvert.
Elles aussi veulent participer à cette danse macabre dans laquelle les quartiers populaires n’ont rien à faire. Ainsi, on a vu débarquer de l’Hôtel intercontinental au Vieux-Port, Redbull et une centaine de flics, des barrages et des armes. Il voudrait qu’on s’habitue à manger un mcdo entouré d’un vigile, d’un keuf et d’une caméra dans une zone touristico-sécuritaire.
Mais l’année 2016 a notamment vu l’émergence d’un mouvement contre la loi travail. Partout un autre monde a continué de s’organiser, se rencontrer et s’inventer. Alors un week-end de fin octobre, un lieu s’est ouvert. Un lieu fait par tous où nous nous organiserions pour combattre la tristesse des rues commerçantes, les expulsions, les crimes policiers, l’anéantissement des quartiers populaires, l’élimination de toutes les solidarités. Nous voulions faire vivre un espace ouvert qui participerait à la vie du quartier, pas très loin de La Plaine, où l’a encore requalification vient faire son boulot de fossoyeur. Nous voulions organiser des cantines, des cours de langues, des concerts, des discussions, des projections, en fait tout ce qu’aurait pu organiser un.e habitante de ce quartier. Un lieu de vie.
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