Dans la nuit du dimanche 3 Septembre, veille de rentrée, des ouvriers
mandatés par la Soleam et escortés par la police, sont venus en catimini
avec des lampes frontales détruire les constructions fabriquées et
installées par les habitants et habitués du quartier.
Il devrait être a peu près 4 heures du matin, comme des voleurs craignant le courroux des plainards, les ouvriers mandatés par la Soleam ont consciencieusement effacé toute trace du mobilier convivial et autogéré de la Plaine
Une discrétion à peine gâchée par les râles des moteurs de tronçonneuses et des disqueuses. Des tables, des bancs, de l’estrade, du tableau d’affichage, jusqu’au panneau expliquant la remise en marche de la fontaine, il ne reste plus rien.
Ces constructions étaient à la fois un des symboles de la lutte contre le
réaménagement de la place, à la fois ce qui permettait à tous de continuer
à se réunir et à vivre sur cette place.
Ce n’est pas la première fois que la mairie détruit les tables de la plaine ; cette fois-ci, elle a choisi d’agir dans l’ombre, craignant sans doute que le plein jour donne lieu à une répétition de ce qui avait terni leur réputation la première fois, à savoir le recours à la violence pour arracher en même temps que les tables ceux et celles qui les défendaient.
Voir les vidéo de Primitivi : destruction en mars dernier, avant la valeureuse reconstruction populaire
Tables Rases à la Plaine from primitivi on Vimeo.
Qui prétend agir avec transparence n’opère pas en secret.
Si la première fois la mairie n’avait pas senti le besoin de justifier
cet acte ridicule, cette fois ci la destruction s’est déroulée sous
couvert de la relocalisation des forains dans le square.
Ajoutant le mensonge à la ruse, la Soleam a présenté cette opération dans un communiqué comme une "idée des forains"
Or, des discussions entre le quartier et les forains avaient déjà abouti à la
conclusion que les constructions ne gênaient en rien le déplacement des
stands rendu nécessaire par le début des travaux de remise en état des
canalisations d’eau potable.
La stratégie est claire : neutraliser toute opposition au projet de
réaménagement en mettant en scène un antagonisme inexistant entre
opposants et travaux de bien commun, tout autant qu’entre les nécessités
des forains et celles de la lutte.
Le projet mortifère de la soléam a déjà été maintes fois exposé et dénoncé
par les opposants ; faire table rase d’un quartier vivant au bénéfice d’un
plan lisse et touristique ayant pour seule richesse le profit.
lire le tract
« Ce qui se fait sans nous, se fait contre nous »
ecrit et distribué avant l’été en concertation avec les forains.