C’est un week-end, globalement le plus proche du 1er mai, où se retrouvent des cinéastes, des cinéphiles, des cinoches ambulants ou pas, des producteurs, des créatrices et pas que. Ça rassemble des gens qui se questionnent sur le cinéma, sa fabrication et sa diffusion, sur leurs pratiques et les échanges de connaissances, de savoirs-faire, de moyens. Les Rencontres se veulent ouvertes sur l’extérieur, les personnes, les énergies, les idées neuves ou les bonnes vieilles recettes.
On prépare collectivement un contenu sous la forme de discussions, d’ateliers, de soupes et de potées. Mais on compte aussi beaucoup sur les temps informels où se tissent des liens affinitaires qui font vivre depuis plusieurs années le réseau d’ailleurs. Tout ça s’auto-organise comme sur des roulettes, chacun devient responsable de ce qu’il amène à partager ; on s’y croirait.
Lors de la première édition des rencontres, en 2011, celles et ceux qui s’étaient réunis ont tenté de poser par écrit un socle d’idées et de pratique relatives à un cinéma dit alternatif. Tentant par là-même de cerner précisément le sens de ce mot pour eux, au-delà de son côté fourre-tout. Depuis, les éditions successives des rencontres d’ailleurs ont modifié cette assise qui a été traversée par d’autres, collectifs et individus. Reste ce texte comme trace de l’impulsion première des rencontres d’ailleurs. Comme garde-fou aussi.
Souffle pour une production & une diffusion alternative
La création audiovisuelle, de la réalisation à la réception, est une dynamique collective toujours en construction, reposant sur des relations humaines.
Elle doit permettre l’épanouissement et l’émancipation des individus qui la nourrissent.
Nous devons en permanence questionner le sens de toutes nos démarches et rester en éveil afin de pouvoir les remettre en cause.
Nous aspirons à nous ouvrir à ce qui ne nous ressemble pas et à prendre en compte la critique afin d’élargir l’étendu des possibles et les moyens de les mettre en œuvre.
Nous sommes des individus, collectifs informels ou personnes morales dont les statuts sont inscrits dans l’économie sociale et solidaire (associations, mutuelles, coopératives)
L’ESS est un mode de fonctionnement mais pas une finalité.
Dans ce cadre, nous pratiquons :
· le partage des décisions
· le partage des connaissances
· la valorisation et l’épanouissement de l’individu et donc du collectif.
· l’organisation horizontale des rapports humains
· le ré-investissement des excédents financiers dans nos activités.
· l’implication, l’égalité et l’entraide entre les différentes parties prenantes de la production à la diffusion (créateurs, techniciens, financiers, producteurs, diffuseurs, spectateurs…).
Le principe de libre diffusion est intégré en amont des choix de production.
Nous sommes à la recherche d’une cohérence entre création et sources de financement se préoccupant de conserver l’intégrité de la création.
Nous nous préoccupons de l’impact social et écologique de nos productions.
Nous optimisons le rapport entre créations et moyens de production pour un maximum d’expressivité.
Les films diffusés sont sous licences de libre diffusion et découlent d’un mode de production énoncé ci-dessus.
Nous nous efforçons d’inventer de nouveaux modes de diffusions (lieux inhabituels, café, chez l’habitant, entreprise, école, en itinérance, lieux public, diffusion sauvage, Internet, clef usb…). De manière générale nous souhaitons aller à la rencontre du public en dehors des lieux conventionnels.
Nous plaçons le « spectateur » au centre de notre processus de diffusion.
En ce sens nous envisageons le film comme un outil de partage permettant la réflexion collective et le lien avec le public.
Nous privilégions la pratique du prix libre afin d’adapter le prix aux possibilités de chacun, de favoriser la participation active du public et la diffusion la plus large possible.
Nous nous rassemblons autour de ce texte afin de :
Mettre en commun toute ressource, information, outil matériel ou immatériel.
S’entraider, s’enrichir, se stimuler mutuellement.
Donner à voir des pratiques ouvertes et renouvelées des métiers de l’audiovisuel.
Inspirer ce souffle dans nos pratiques respectives et développer nos idées et nos activités, dans cet esprit.
Après les Rencontres, certain.e.s iront à Marseille passer quelques jours avec l’envie de rencontrer, d’imaginer, de faire.
Il y aura plusieurs temps publics. En particulier :
Soirée d’Ailleurs pour voir, entendre et discuter
Vendredi 6 mai à 20h - au Vidéodrome 2 (cours Julien)
Il s’agît d’un moment de présentation publique du réseau. Ce sera l’occasion de discuter et d’échanger des objets filmiiques, sonores, iconographiques.
On a établi une programmation. Elle n’a pas vocation a être une vitrine de l’Ailleurs, mais simplement une petite fenêtre pour y entrer.
- Le syndrome d’ailleurs, Cinelibre, 2015, 1’30, Film
Un film de combat
- Rinocerontes y bestias negras, Manue Fleytoux (cine 2000), 2014, 8’, Film
Il était une fois deux scarabées rhinocéros qui vivaient dans un cirque. Ils s’aimaient vraiment vraiment beaucoup, mais n’étaient jamais d’accords sur rien. Lui vouait vivre tranquille, mais elle portait une bête noire qui grondait dans son cœur...
- La machine d’enregistrement, Noémi (Ozho Naayé), 2013, 9’16, Film
Court métrage Super 8 - Réalisé par Noémi Aubry, Wisam Al Jafari, Tamador Abu Laban et Firas Ramadan.
Tourné à Deisheh, Palestine. Une rencontre avec trois jeunes réalisateurs palestiniens, réfugiés du camp de Deisheh, autour de leur pratique du cinéma. La rencontre se fait via la machine d’enregistrement, une caméra Super 8 Nizo. Leur discussion sur le fait de réaliser des films en tant que réfugiés palestiniens, sur ce que c’est que de faire des films en Palestine, s’alterne avec leurs propres gestes, leurs regards sur le camp de réfugiés
où ils vivent, à Deisheh, Palestine.
- Atelier bruitage à la ferme du désert, Camera Ligérienne, 2015, 2’50, Film
Le 11 juillet 2015, L’association "la fourmilière" (assofourmiliere.wordpress.com/lassociation/) a organisé à la ferme du désert une fête autour du western. Nous y avons participé en mettant en place un atelier de bruitage d’un film muet de 1903, l’attaque du grand rapide. Quelques images en souvenir de ce chouette moment.
- Les mécaniques terrestres, Julie Go (les Obliques), 6’20, Film
Au sein d’une société cybernétique, qui vole à chacun sa capacité à agir, Jean-Marc, mécanicien, tente de résister à sa façon. Il bidouille, bricole avec des machines hors du commun.
- Vide numérique, Rosalie Kauffman, Magali Marc, Jonas Aguilar, (Synaps audiovisuel, Le Dojo), 2015, 9’, Film
- Sama Askan Sama Bakan, Collectif les Obliques, 2014, 4’40, Film
Lorsque Crazy Cool un rappeur Sénégalais rencontre le collectif des Obliques. Ca donne un clip qui sent bon la poudre et le mafé. Kebe.
- La passagère, Cécile Debove (les Obliques), 2015, 20’, Documentaire sonore.
Amours passagères, passion éphémère. Une jeune femme tombe amoureuse d’un berger, mais sacrifie cette émotion naissante afin de poursuivre sa vie d’exploratrice solitaire. Acceptation, déchirement, naïveté peut-être... ambiguïté de sentiments paradoxaux, dans une recherche de soi qui exclut le modèle-couple.
- Un voyage marseillais, Primitivi, 2015, 12’, Film
Le 25 avril 2015, L’association « M.A.D.E. in Bassens » et les habitant-e-s de la cité Bassens à Marseille inaugurent une plaque commémorative en hommage " Aux Chibanniettes et Chibannis, Aux Señoras et Señores " qui ont lutté pour des logements dignes.
- Chuuut, Colas Ricard, 2014, 10’30, Film
« Commencer un film comme on se jette a l’eau. Plouf. Avancer dans les films, comme dans la vie, à petit pas. Le faire, le geste, la nécessité..."
- Poppy s’ennuie, Collectif, 2013, 1’30, Film
Petit film d’animation collectif réalisé en papiers découpés.
+Il y aura peut-être quelques surprises en fin de programmation !!
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