RASSEMBLEMENT ET CONFÉRENCE DE PRESSE DEVANT LA MAISON ROSE
MERCREDI 1ER À 17 h 30, 10 BOULEVARD BOYER 13003
SOYONS NOMBREUX.SES
Maison Rose voit Rouge !
Il y a urgence. La mairie de secteur a jusqu’au 3 février pour préempter la Maison Rose. Alors qu’elle a reçu une délégation de préemption renforcée de la part de la Métropole, la mairie de secteur refuse de préempter cette maison remarquable au profit d’investisseurs privés. Au regard des besoins sociaux du quartier notamment en espace, c’est inacceptable ! La Maison Rose appartient au quartier. Exigeons que la mairie de secteur la préempte.
Déjà l’histoire avait commencé sous le signe de la violence. L’équipe soignante avait vécu le déménagement du Cattp « Maison Rose » comme une forme de mise à la porte. Elle faisait face à une volonté affichée de détruire la politique de secteur pour des patients qui avaient trouvé refuge dans ce lieu, et tentaient de recoller les morceaux pour beaucoup liés à la guerre d’Algérie, reliquats de la France coloniale. Et pourtant ça réparait, ça prenait soin, ça sublimait depuis 1986 !
Aujourd’hui, à cette violence institutionnelle vient se rajouter la violence de la mairie. On comptait sur elle pour réparer les blessures. On imaginait pouvoir inventer ensemble, avec les habitants du 3e, au même endroit, un lieu de vie où l’on se parle, où l’on rêve, où l’on bâtit de nouvelles utopies. On voulait impulser un projet de santé communautaire avec les outils de l’éducation populaire. On s’était mis à plancher. On s’était réuni à plein pour penser l’avenir de la Maison Rose : habitant.es du quartier, travailleurs.euses sociaux, professionnel.les du soin, artistes. On avait travaillé conformémement aux recommandations du Conseil Communal de santé. On avait écrit un projet. On était entré en discussion avec la mairie de secteur, avec la mairie centrale. On avait joué le jeu sur le fond comme sur la forme.
La mairie de secteur avait visité la maison, et communiqué sur sa volonté de préempter. La métropole avait délégué son droit de préemption renforcé à la ville. Plus aucun obstacle financier ou administratif ne semblait pouvoir empêcher cette préemption. La nouvelle avait été accueillie avec soulagement. Symboliquement, ce n’était pas rien. Savoir que cette maison remarquable à tout de point de vue ne tomberait pas dans l’escarcelle d’un, deux, ou trois propriétaires pendant qu’une part importante des habitant.es du quartier vivent dans une misère certaine, oui, c’était un soulagement.
Et puis, 10 jours avant le dernier jour de préemption, on apprend que le Mairie de secteur décide de ne pas préempter. La métropole donne son feu vert, et la mairie de secteur dit : « non ». Plutôt, elle ne dit rien, mais son « non » fuite. Un peu plus, on l’apprenait par Télérama. Pourtant, la mairie de secteur connaît les besoins du quartier en services publics, en services sociaux, en infrastructures de toutes natures. Elle connaît les difficultés que rencontrent les associations pour trouver des locaux. Elle sait à quel point cette Maison Rose pourrait répondre à une multitude de besoins dans le quartier. Mais quand même, elle dit : « non ».
Et elle laisse trois jeunes investisseurs acheter le lieu. On apprend même qu’ils ont été reçus par la mairie. Le plus grand flou règne sur les intentions de ces acheteurs. Aujourd’hui, ils disent vouloir en faire leur habitation. Mais deux d’entre eux sont des membres fondateurs du Delta Festival, et hier encore, ils affirmaient vouloir y organiser des résidences pour les artistes du Festival. Le Delta festival c’est quoi ? Un gigantesque village de startups pour étudiant.es en maillot de bain qui se tient chaque année sur la plage du Prado, et dont l’entrée est à 59,95 euros. Quel rapport avec la Belle de mai ? Aucun.
Une politique municipale de gauche digne de ce nom devrait aider les projets portés par les habitant.es du quartier. L’histoire insiste pour se répéter, mais nous sommes là avec nos réseaux, nos armes politiques et poétiques, nos compétences. C’est nous qui sommes sur le terrain, on ne pourra pas nous voler notre conscience, nos outils de travail, et nos luttes. La Maison Rose appartient aux habitant.es ! Pour cela la mairie de secteur doit la préempter.
« C’est pas parce qu’on n’a pas d’argent qu’on a pas d’idée ! » Zamdame
Le collectif de défense de la Maison Rose – Belle de mai.
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