Ô honorable assemblée de la Plaine, ô tribus indociles des collines du Centre-ville et de plus loin, radinez tous, et sur votre 31 !
Hé les minots, hé collègue, ça y est ! on va faire Carnaval !!
Si vous n’aimez pas les singes qui dansent,
Si vous n’aimez pas quand la fièvre monte,
Si vous craignez un peu la farine dans les yeux, le bruit ou les squelettes hilares,
Si vous vous méfiez des drôles d’oiseaux et de la justice du Peuple,
alors...
ne VENEZ pas au 17è Carnaval Indépendant de la Plaine/Noailles/réformés
Carnaval 2015 - bande annonce from primitivi on Vimeo.
Le texte "Maudit sià tan de ratun" est issus d’une série de chants populaires du XVIè siècle dit "chanson du du Carrateyron" (du petit chariot). D’une extrême virulence, elles nous viennent du Pays d’Aix. "Maudits soient tous ces rats" attaque les curés, les Nobles et hommes de loi et leur complicité avec ceux qui tiennent le négoce des denrées alimentaires. Qu’on pourrait aujourd’hui retrouver sous les traits du promoteur, financier ou vendeur de bureaux, non ?
Plus bas la traduction faite au pied levé par l’ami Dell’Umbria :
En Provence il y a une ville
Qui regorge de biens
Tout le monde y habite,
Bonnes et mauvaises gens,
Chaque jour il y arrive quelqu’un.
Refrain :
Maudits soient tous ces rats
Qui rongent, rongent, rongent
Qui rongent tant le commun.
Les curés font la danse
Et rongent les premiers
Ils ont les dents comme des lances
Ils rongent encore plus que ... (mot incompréhensible)
Et de loin ils sentent l’arnaque.
Tous ces gens de toutes sortes,
Curés et avocats,
Tous les gens en robe courte
Tous les gens des trois Etats
Tous rongent bien le commun.
Il y a tant de juges
Qui arrivent de tous côtés
Et se font grands latinisants
Et qui ne savent pas les textes
Et font plaider chacun
Quand tu vas aux notaires
Arrivant tout déguenillé,
Face à eux tu peux pas grand chose
Eux sont bien habillés
C’est le commun qui paie ça.
Je suis allé à la boucherie
Pour avoir un peu de viande
Le soir arriverait
Avant que vous ayez votre part
... (phrase incompréhensible)
Je suis allé à la poissonnerie
Pour avoir du poisson frais
Vous aurez du poisson puant
Et bien souvent vous devrez vous battre,
Il y en aura pas pour tous.
Je suis allé chez le peseur-juré
Voir si vous avez votre poids
Il jurera Dieu son créateur
Que vous aurez plus
Le poisson manque à chacun
Le peseur embrouille
Il s’entend avec le boucher
Car il en reçoit sept gros (écus) la semaine
ça pour chaque boutique
Pour laisser voler chacun
Il y a tant de partisanes (NDT : vendeuses de gros au marché)
Avec les revendeuses
On dirait une grande foire
Il y en a tellement dans ce pays
Où ils rongent les commun
Si vous allez à la place
Il faut que vous soyez bien peignés
Si vous voulez avoir du gibier
Vous vus ferez bien ronger
Demandez-le à chacun
Les détaillants et la Durance
On peut pas estimer
Les maux qu’ils causent en Provence,
On les jetterait à la mer
Tout le monde en serait content.
Tous les métiers qui existent
Qui ont existé et existeront
Rongent toujours plus ou moins
Ils rongèrent et rongeront
Mauvais bien ça fera à quelqu’un
Il y a tant de rongements
De tous côtés
Dans les maisons et les auberges
Que c’en est une pitié
Et nul ne dit mot
Quand le gouvernement laisse faire
Personne ne dit un mot.
ça va entre compère et commère
Et pour ça tout va mal
C’est bien la faute à quelqu’un.